20 oct. 2007

Les mots penchent du côté
sombre
des rivières
ils se cherchent
ils en cherchent d'autres
qui ne sont pas les leurs
Ils hésitent Ils se battent
Ils montent à la surface
et les phrases qu'ils se forment
au hasard
des rencontres
n'ont plus de sens
Aucun
mais je m'en fous
C'est l'heure ou je penche
avec eux
le bocal vers l'eau sale

19 oct. 2007

la vitre est luisante,
un peu comme nos regards gênés,
maladroits,
bouffis de reflets sans pensées:
dans le train, là,
je suis assis,
mal assis
entre Paris et Seine et Marne.

il ne pleut plus.

En face de moi, un homme est plongé dans une brochure.
le titre est en anglais.
Puis l'homme repu
replie sa brochure,
la range consciensieusement dans son attaché-case.
Sa veste est posée sur son avant-bras.

Le soleil sur nos joues
a un je-ne-sais-quoi d'intime
et faux.
Certains jours il y a du mieux
et on s'accroche à cette idée
qu'il y a du mieux
mais ça ne nous dit pas ce qu'il faut
faire
Parce que c'est aussi faux
de s'accrocher à ça
que de croire que tout va mal
Amen!

11 oct. 2007

Liz Durrett


Depuis quelques temps
je bosse comme un taré
pour gagner un peu plus
et je n'ai même plus le sentiment d'une révolte
intérieure
je suis juste ce mec
assis tout la journée
devant son PC
pour gagner un peu plus
ce sont des silences insidieux
et une vague idée du futur
on n'en parle presque plus
du futur
on ne sait pas à quoi il ressemble
et on n'a nulle envie de lire ni
dans le marc du café
ni dans les horoscopes
bidon

3 oct. 2007

Je ne sais pas
Si c'est la meilleure façon de parler de soi
en guise d'intro sauf
S'ils ont aussi
sur un fil de la salle de
bain
des tas de
chaussettes
dépareillées et
de slips
moches
Qui pendouillent
comme autant de
mouches
séchées
sur un bâton de colle

2 oct. 2007

Il faut plus qu'un
regard plus qu'un
baiser furtif
sur ton front
Plissé
Lorsque tu dors
Profondément
Ainsi que font sûrement
tant d'autres
à cette heure-ci ou là
Il faut bien plus
Qu'une vie
à la périphérie
de
nous-mêmes
comme en dehors de tout.