14 févr. 2013

5 crétineries en un clin d'oeil


Le croissant de lune
s'est échappé
de la boulangerie.

***
Les amuse-gueule
s'accompagnent bien de
bouche-bée

***
Les gens trop
terre a terre
ne devraient vivre qu'au
rez-de-chaussée.

***
L'avion décolle
et c'est le papier
peint
qui fout le camp.

***
A la bonne heure !
Oui, mais laquelle ?

Hier soir


Le soleil
s'est couché
sans se laver les dents

ronflant des
lunes
épaisses

pissant quelques
gouttes
de pluie froide c'est

toute la
bière bue
seul là-haut et ce matin

la ville s'éveille
avec une sacrée
gueule de bois
(les arbres qu'on prend pour des révèrbères)
(le bus qui passe de l'autre côté)

J'ai échappé de peu à l'enfer !


Au tout début de l'entretien
le décor m'impressionne
La hauteur de la pièce
la moquette rouge
l'imposant bureau
le tableau de maître
(un vrai, un faux ?)
sur le côté
les manières de
gentleman
anachronique de
mon interlocuteur
quand il tient
mon curriculum
entre ses mains
soignées
puis très vite
tout ce vernis
outrancier
pour un CDD de 2 mois
non renouvelable
payé le smic
(ou à peine plus)
ma gonfle
à la 7è minute de l'entretien
je demande où
sont les toilettes
puis je descends vite fait
les escaliers
luxueux
avant de me retrouver sur
le trottoir
ou je respire un bon
bol d'air
près d'une crotte de clébard

6 févr. 2013

Gardez la monnaie !


rue froide, rue sale
rue Salazar
début d'après-midi

un bar
j'entre dedans
me réchauffer
c'est sombre, c'est petit, ça pue
la sueur
le renfermé

je commande une bière
pression
m'assieds à une table
(toutes libres sauf une)

jambes croisées
découvertes
cheveux courts
dégarnis
rouge à lèvres
flamboyant
sourire alangui
dents jaunies

en face
de ma table
branlante

c'est une pute
elle ressemble à une vieille pute
en tout cas
grasse
ogresse
sans gène
malade
elle respire bruyamment
elle me fixe

je lui rends son
sourire
(faux-cul)
je ne veux rien
d'elle
la bière est
dégueulasse
j'appelle le
serveur à
moitié somnolent
sur son comptoir

de ma poche je sors
une pièce de
deux euros
-Vous pouvez garder la monnaie.

Ouvrir la foule avec un lasso & un banjo


Les jours de
marché
avec mon Stetson sur la tête
clope au bec
boots aux pieds
et mon lasso de sept mètres
replié dans la main
je mène les dix mille vaches
dans les rues de
la ville
au milieu des
embouteillages
ma fille qui me suit
comme un singe miniature
joue parfois du banjo
sur le rythme de mes éperons
des klaxons
et des cris.