Si on avait pu
deviner
les prémices
de la vie
on aurait
peut-être posé
nos conditions
avant de s'y coller
une bonne fois pour toutes
***
Le sans abri
n'aime pas qu'on l'appelle
comme ça
lui aussi
a sa fierté
"j'ai cent abris, vous n'en avez qu'un, je vous plains"
lui aussi
a son humour
en plus
d'un vieux carton
trempé
***
à la fenêtre je vois
ce que mes yeux
veulent bien voir
c'est peu pour dire
que j'ai tout vu
c'est assez pour m'en
faire une petite idée
***
il y a une grande part
d'improvisation
dans tout ce qu'on fait
qu'il s'agisse d'élever un enfant
qu'il s'agisse d'aimer quelqu'un
qu'il s'agisse de s'en sortir du mieux possible
il y a une grande part
de mensonge
pour faire croire
que l'improvisation
ne dure qu'un temps
***
J'ai besoin de me
parler tout seul
pour mettre un peu d'ordre
dans mon fouillis
intérieur
parfois pire
que le placard
où sont entassés des milliers de
papiers
***
On peut se satisfaire de
ce qu'on a
je ne sais pas si tu es sincère
en disant cela
ou si
tu cherches à me faire plaisir
ou si
tu tiens à te rassurer
sans avoir à énumérer tout ce qu'il
te manque
ou si
tu compares notre situation à
la situation de ceux qui n'ont rien
ou si
la sagesse d'un relatif dénuement
venait de naître
entre nous
au grand jour
ou si
tu me diras le contraire
tout-à-l'heure
***
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23 févr. 2016
4 aubes, autant de crépuscules en moins
L'oeuf, la poule & le reste
Des oeufs dans le frigo
de quoi faire une omelette
de quoi se poser des questions
de quoi sentir le cul des poules
de quoi faire l'autruche
de quoi classer dans l'ordre &
tout casser
les oeufs sont bien plus que des oeufs, vois-tu
***
Rituel païen avec bedaine
Je suis nu
à la fenêtre
celles qui lèvent la tête
depuis les trottoirs
peuvent m'apercevoir
au crépuscule finissant
effectuer
une danse lascive
&
fêter ainsi le lever d'un jour
résolument
nouveau
***
N'avoir rien à faire, ne rien défaire
J'aimerais vivre en
autarcie
sans avoir besoin de
gagner ma croûte
ni à rendre de
comptes
à qui que ce soit
J'aimerais vivre en
état permanent d'optimisme serein
quand les fruits
&
les légumes d'un jardin
à l'abri des regards
poussent
le plus naturellement du monde
sans qu'il soit nécessaire de
les cultiver
un seul instant
J'aimerais me contenter d'être là
avec toi à
mes côtés
&
voir ce qui se trame
au travers de tes yeux
dans cette nouvelle vie
***
Croire, puisqu'il le faut à un moment
Tu lis parfois
des textes anciens
traduits en français
avant de t'endormir
tu aimes trouver
dans les paroles d'un dieu
sacré
par des hommes morts depuis belle lurette
&
auquel tu t'es remise à croire
un peu
de quoi
donner un sens
positif
à tes angoisses
passées
présentes
ou
futures
je t'entends respirer
je t'entends réciter
puis
t'endormir
le livre tombé à terre
&
partir loin
très loin
Des oeufs dans le frigo
de quoi faire une omelette
de quoi se poser des questions
de quoi sentir le cul des poules
de quoi faire l'autruche
de quoi classer dans l'ordre &
tout casser
les oeufs sont bien plus que des oeufs, vois-tu
***
Rituel païen avec bedaine
Je suis nu
à la fenêtre
celles qui lèvent la tête
depuis les trottoirs
peuvent m'apercevoir
au crépuscule finissant
effectuer
une danse lascive
&
fêter ainsi le lever d'un jour
résolument
nouveau
***
N'avoir rien à faire, ne rien défaire
J'aimerais vivre en
autarcie
sans avoir besoin de
gagner ma croûte
ni à rendre de
comptes
à qui que ce soit
J'aimerais vivre en
état permanent d'optimisme serein
quand les fruits
&
les légumes d'un jardin
à l'abri des regards
poussent
le plus naturellement du monde
sans qu'il soit nécessaire de
les cultiver
un seul instant
J'aimerais me contenter d'être là
avec toi à
mes côtés
&
voir ce qui se trame
au travers de tes yeux
dans cette nouvelle vie
***
Croire, puisqu'il le faut à un moment
Tu lis parfois
des textes anciens
traduits en français
avant de t'endormir
tu aimes trouver
dans les paroles d'un dieu
sacré
par des hommes morts depuis belle lurette
&
auquel tu t'es remise à croire
un peu
de quoi
donner un sens
positif
à tes angoisses
passées
présentes
ou
futures
je t'entends respirer
je t'entends réciter
puis
t'endormir
le livre tombé à terre
&
partir loin
très loin
4 nov. 2015
Quelques aphorismes, Erasme !
-Vertige de la grossesse
Elle est tombée enceinte de plus de dix mètres & n'a pas survécu.
-Qu'en savons-nous ?
Si l'origine du monde est une chatte poilue, qu'est-ce-que sera la fin ?
-Ce que ne savent pas faire les politiciens
Prêter serment & le rendre intact.
Elle est tombée enceinte de plus de dix mètres & n'a pas survécu.
-Qu'en savons-nous ?
Si l'origine du monde est une chatte poilue, qu'est-ce-que sera la fin ?
-Ce que ne savent pas faire les politiciens
Prêter serment & le rendre intact.
-Insidieuse, elle
La folie nous guette : elle attend juste le bon moment pour nous sauter dessus.
-Confidence
Je prends mon mâle en patience, me dit-elle, mais je n'attends plus rien de lui.
-Sont-ils fiables ?
Tu parles à tort et à travers : les connais-tu au moins ces deux-là ?
-Logique
Comment joindre les deux bouts en restant assis ?
-Transfusion
Je bois beaucoup de cafés noirs ; un jour mon sang ne sera plus qu'un lointain souvenir.
-Question d'équilibre
Vaut-il mieux se pencher sur son passé ou tomber à la renverse ?
-L'étrange est là
La réalité nous échappe, me dis-je, en me regardant dans le miroir.
-Les OGM & nous
Mon sentiment ? Monsanto ment !
-Simple recette
Un éditeur : un nez d'auteurs.
-Question d'équilibre
Vaut-il mieux se pencher sur son passé ou tomber à la renverse ?
-L'étrange est là
La réalité nous échappe, me dis-je, en me regardant dans le miroir.
-Les OGM & nous
Mon sentiment ? Monsanto ment !
-Simple recette
Un éditeur : un nez d'auteurs.
(Extraits d'un truc en cours...)
2 nov. 2015
Quelques impressions par brouillard
On pourrait bien sûr se projeter vers l'avenir
mais je crois que cette image
se confondrait avec celle d'un écran noir
plongé dans le silence
quand tous les spectateurs sont partis.
**
Épais brouillard
froid vif
la rue presque déserte
là haut c'est le 3è étage
de notre appartement
&
nous deux dans le prolongement d'un hiver
ou d'une saison un peu perdue
&;
nos habitudes qui se chamaillent
pour un oui, pour un non.
**
Je ne suis pas allé au terme de mon contrat
j'en avais marre
c'est un luxe de pouvoir s'en tirer comme ça me dit-tu
tu as peut-être raison
je ne sais pas
j'ai l'impression de revenir des années en arrière
quand je n'allais jamais au bout des choses
&
dire que rien n'aurait vraiment changé alors...
**
Je mène une double vie : celle du réel et celle que je m'invente.
**
Un couple fusionnel nécessite une bonne digestion.
Après des années de cannibalisme de l'un envers l'autre.
**
Les gens qui passent sous la fenêtre
ont leur propre rythme, leur propre digestion.
Je me trompe sans doute
car je ne les imagine pas
vivant la même chose que nous.
Après tout, à quelques détails près.
Oui, mais ce sont ces détails justement.
c'est possible.
Quoiqu'il en soit c'est une idée en l'air.
Je garde mes distances avec le monde.
Et avec toi, désormais.
**
Il y en a dont le métier est de toiletter les défunts.
à ma mort, merci de me laisser tel quel : avec ma crasse et ma sueur.
je n'ai nulle envie de faire le beau sous terre.
mais je crois que cette image
se confondrait avec celle d'un écran noir
plongé dans le silence
quand tous les spectateurs sont partis.
**
Épais brouillard
froid vif
la rue presque déserte
là haut c'est le 3è étage
de notre appartement
&
nous deux dans le prolongement d'un hiver
ou d'une saison un peu perdue
&;
nos habitudes qui se chamaillent
pour un oui, pour un non.
**
Je ne suis pas allé au terme de mon contrat
j'en avais marre
c'est un luxe de pouvoir s'en tirer comme ça me dit-tu
tu as peut-être raison
je ne sais pas
j'ai l'impression de revenir des années en arrière
quand je n'allais jamais au bout des choses
&
dire que rien n'aurait vraiment changé alors...
**
Je mène une double vie : celle du réel et celle que je m'invente.
**
Un couple fusionnel nécessite une bonne digestion.
Après des années de cannibalisme de l'un envers l'autre.
**
Les gens qui passent sous la fenêtre
ont leur propre rythme, leur propre digestion.
Je me trompe sans doute
car je ne les imagine pas
vivant la même chose que nous.
Après tout, à quelques détails près.
Oui, mais ce sont ces détails justement.
c'est possible.
Quoiqu'il en soit c'est une idée en l'air.
Je garde mes distances avec le monde.
Et avec toi, désormais.
**
Il y en a dont le métier est de toiletter les défunts.
à ma mort, merci de me laisser tel quel : avec ma crasse et ma sueur.
je n'ai nulle envie de faire le beau sous terre.
12 juil. 2015
7 trucs à te dire à l'oreille
levé encore trois fois dans la nuit
je ne me suis toujours pas
transformé en loup-garou
***
plein de courbatures ce matin
après l'intense effort physique de la veille
j'ai porté 76 kilos de poèmes aux encombrants
***
revenu de tout
il n'est parti nulle part
depuis un bon moment
il se contente de sortir
sa tête de la fenêtre
quelques minutes par jour
c'est amplement suffisant pour se faire une idée du monde en marche dit-il
***
certains soirs
j'écoute les infos en boucle à la télé
je pense à Bill Murray dans
Groudhog Day
***
1-une bière bien fraîche
2-un moment de tendresse à deux
3-des fous rires et des private jokes
tiercé gagnant du jour
***
j'observe l'avenue pour la dix millième fois
au moins
il ne s'y passe pas grand chose à vrai dire
ce qui est assez
rassurant
en fin de compte
***
ça fait un bon moment
que je n'ai plus ressenti de coup
de déprime
et ça m'inquiète un peu
je ne me suis toujours pas
transformé en loup-garou
***
plein de courbatures ce matin
après l'intense effort physique de la veille
j'ai porté 76 kilos de poèmes aux encombrants
***
revenu de tout
il n'est parti nulle part
depuis un bon moment
il se contente de sortir
sa tête de la fenêtre
quelques minutes par jour
c'est amplement suffisant pour se faire une idée du monde en marche dit-il
***
certains soirs
j'écoute les infos en boucle à la télé
je pense à Bill Murray dans
Groudhog Day
***
1-une bière bien fraîche
2-un moment de tendresse à deux
3-des fous rires et des private jokes
tiercé gagnant du jour
***
j'observe l'avenue pour la dix millième fois
au moins
il ne s'y passe pas grand chose à vrai dire
ce qui est assez
rassurant
en fin de compte
***
ça fait un bon moment
que je n'ai plus ressenti de coup
de déprime
et ça m'inquiète un peu
21 mai 2015
5 pensées qui forment une main
le soir venu
à la lumière d'une lampe de chevet
j'écris
méthodiquement
le déroulement de la journée
un peu
comme le ferait un flic zélé
sur un procès-verbal
je relis mes notes
avec la sensation
du devoir accompli
rien de plus
***
je me suis levé
ce matin avec
la gaule
mais impossible de la relier
à un rêve érotique
je n'ai déjà plus aucun
souvenir
plus aucune image
de ce qui m'a mis dans cet
état-là
si ça se trouve ce n'était d'ailleurs pas
un rêve érotique
***
les insomnies se
sont ancrées en nos nuits
devenues
sol lunaire fissuré
de trous noirs
addition de fatigues
quand on cherche parfois
à en comprendre
la raison
on abandonne bien vite
on finit par considérer
que c'est depuis notre
nouvelle normalité
***
les jours (plus ou moins) tranquilles
succèdent
aux jours (plus ou moins) tranquilles
selon
un agencement qui ne dévie (presque jamais)
de sa trajectoire initiale
selon
un vol plané du temps
pour adoucir (au mieux) les récurrences
***
on prend rarement la mesure
de ce qui nous menace
préférant
polir repolir chacun des faux espoirs
jusqu'à l'exténuation
de toute issue de secours
***
à la lumière d'une lampe de chevet
j'écris
méthodiquement
le déroulement de la journée
un peu
comme le ferait un flic zélé
sur un procès-verbal
je relis mes notes
avec la sensation
du devoir accompli
rien de plus
***
je me suis levé
ce matin avec
la gaule
mais impossible de la relier
à un rêve érotique
je n'ai déjà plus aucun
souvenir
plus aucune image
de ce qui m'a mis dans cet
état-là
si ça se trouve ce n'était d'ailleurs pas
un rêve érotique
***
les insomnies se
sont ancrées en nos nuits
devenues
sol lunaire fissuré
de trous noirs
addition de fatigues
quand on cherche parfois
à en comprendre
la raison
on abandonne bien vite
on finit par considérer
que c'est depuis notre
nouvelle normalité
***
les jours (plus ou moins) tranquilles
succèdent
aux jours (plus ou moins) tranquilles
selon
un agencement qui ne dévie (presque jamais)
de sa trajectoire initiale
selon
un vol plané du temps
pour adoucir (au mieux) les récurrences
***
on prend rarement la mesure
de ce qui nous menace
préférant
polir repolir chacun des faux espoirs
jusqu'à l'exténuation
de toute issue de secours
***
14 mai 2015
People are strange
il s'est installé
dans la dernière cabine
téléphonique de la ville
c'est là qu'il vit
désormais
il veut être le premier à
décrocher
quand ça sonnera de nouveau
et
ça finira bien par sonner
un jour ou l'autre
***
il cherche un emploi
pas n'importe lequel
mais
il ne sait plus
où il l'a mis
***
aujourd'hui
je leur ai dit quelques gentillesses
j'ai remercié poliment au téléphone
j'ai souri à quelques personnes
je leur ai demandé comment ils allaient bien j'espère
j'ai fait quelques simagrées
j'ai souvent regardé l'heure
j'ai signé la feuille de présence
j'ai enfilé ma veste
déchirée
&
j'ai avalé un steak haché
c'était une belle journée
***
le voilà qui vient
ce petit vieux
bedonnant
portant lunettes et chemise blanche
traversant l'open space
sans un mot pour nous
sans un regard
il parait que c'est le patron de l'entreprise
on nous a demandé de nous tenir à carreau
le temps de sa visite
décidément je ne m'y ferais jamais
&
je déteste toujours autant
ces petits vieux
bedonnants
portant lunettes et chemise blanche
qui snobent le petit personnel
***
le soleil brille
toujours aussi fort
et pourtant
jamais
il n'a été nettoyé
encore une bizarrerie de la nature
dans la dernière cabine
téléphonique de la ville
c'est là qu'il vit
désormais
il veut être le premier à
décrocher
quand ça sonnera de nouveau
et
ça finira bien par sonner
un jour ou l'autre
***
il cherche un emploi
pas n'importe lequel
mais
il ne sait plus
où il l'a mis
***
aujourd'hui
je leur ai dit quelques gentillesses
j'ai remercié poliment au téléphone
j'ai souri à quelques personnes
je leur ai demandé comment ils allaient bien j'espère
j'ai fait quelques simagrées
j'ai souvent regardé l'heure
j'ai signé la feuille de présence
j'ai enfilé ma veste
déchirée
&
j'ai avalé un steak haché
c'était une belle journée
***
le voilà qui vient
ce petit vieux
bedonnant
portant lunettes et chemise blanche
traversant l'open space
sans un mot pour nous
sans un regard
il parait que c'est le patron de l'entreprise
on nous a demandé de nous tenir à carreau
le temps de sa visite
décidément je ne m'y ferais jamais
&
je déteste toujours autant
ces petits vieux
bedonnants
portant lunettes et chemise blanche
qui snobent le petit personnel
***
le soleil brille
toujours aussi fort
et pourtant
jamais
il n'a été nettoyé
encore une bizarrerie de la nature
12 mai 2015
Quelques songeries bien crétines !
je songe à
quitter la ville
sur la pointe des pieds
sait-on jamais ce qu'un monstre éveillé peut faire
***
en ce moment
j'aimerais quelque chose de précis
avoir
une bière bien fraîche à portée de main
je serais
près de toi
à moitié somnolant dans un hamac
entre deux arbres au milieu du jardin
si nous avions deux arbres
si nous avions un jardin
les insectes n'y feraient même pas attention
préférant butiner les fleurs
&
nos pensées s'en iraient
valser
au moindre souffle du vent
elles ne reviendraient pas
nous laissant au silence
intérieur
paisible
de nos mains jointes
elles ne reviendraient que
si la naissance d'un poème les y obligeait bien sûr
***
j'ai reçu mon planning du mois de mai
les horaires me conviennent
mais je vais gagner peu
mais les horaires me conviennent
mais je vais gagner peu
mais les horaires me conviennent
mais je vais gagner peu
etc
etc
etc
pas évident de vivre en vision binaire hein
***
je songe à
faire le tour du monde
avec un sac à dos
et une kalachnikov pour certains pays
***
la journaliste à la télé
beugle
son savoir
elle parle de véranda, de surface habitable, de tarifs et d'impôts fonciers
son collègue
journaliste
la contredit
parfois
en parlant plus fort qu'elle
pendant ce temps
moi
je tente d'écrire un poème potable
qui ne parlerait pas
de véranda, de surface habitable, de tarifs ni d'impôts fonciers
***
au milieu du trottoir
une belle crotte de clébard
c'est le mont Canigou
de chez nous
***
je songe à
la procrastination
qui dure
beaucoup plus longtemps que Duracell
quitter la ville
sur la pointe des pieds
sait-on jamais ce qu'un monstre éveillé peut faire
***
en ce moment
j'aimerais quelque chose de précis
avoir
une bière bien fraîche à portée de main
je serais
près de toi
à moitié somnolant dans un hamac
entre deux arbres au milieu du jardin
si nous avions deux arbres
si nous avions un jardin
les insectes n'y feraient même pas attention
préférant butiner les fleurs
&
nos pensées s'en iraient
valser
au moindre souffle du vent
elles ne reviendraient pas
nous laissant au silence
intérieur
paisible
de nos mains jointes
elles ne reviendraient que
si la naissance d'un poème les y obligeait bien sûr
***
j'ai reçu mon planning du mois de mai
les horaires me conviennent
mais je vais gagner peu
mais les horaires me conviennent
mais je vais gagner peu
mais les horaires me conviennent
mais je vais gagner peu
etc
etc
etc
pas évident de vivre en vision binaire hein
***
je songe à
faire le tour du monde
avec un sac à dos
et une kalachnikov pour certains pays
***
la journaliste à la télé
beugle
son savoir
elle parle de véranda, de surface habitable, de tarifs et d'impôts fonciers
son collègue
journaliste
la contredit
parfois
en parlant plus fort qu'elle
pendant ce temps
moi
je tente d'écrire un poème potable
qui ne parlerait pas
de véranda, de surface habitable, de tarifs ni d'impôts fonciers
***
au milieu du trottoir
une belle crotte de clébard
c'est le mont Canigou
de chez nous
***
je songe à
la procrastination
qui dure
beaucoup plus longtemps que Duracell
7 mai 2015
quelques feuilles mortes, par un matin ensoleillé
debout dans le bus
mes yeux ont jeté leur dévolu
sur un vieux
replié sur lui-même
qui scrute le sol
pour échapper sans doute au
décolleté
plongeant
de celle qui lui fait face
elle a vraiment d'énormes nichons
***
après une semaine d'absence
certains collègues me demandent où j'étais passé
je leur réponds assez fièrement que
j'ai fait des lectures
mais pas plus impressionnés que ça
ils veulent simplement savoir si
j'ai eu du beau temps au moins
***
je n'ai pas écouté les infos ce soir
je ne sais pas s'il y a eu des morts
je ne sais pas s'il y a eu des survivants
je suppose que l'état du monde a encore empiré
un peu comme ce chicot qui noircit chaque jour un peu plus
***
j'ai fait deux questionnaires
dont un de près de deux heures
avec une femme d'une cinquantaine d'années
violée
à l'âge de 15 ans
puis
humiliée pendant des années
par un conjoint devenu ex
ils ont eu deux enfants
elle me dit qu'il s'en est fallu de peu finalement
qu'elle soit comme ces patients
qu'elle côtoie chaque jour
à l’hôpital psychiatrique
en tant qu'employée
-je m'en suis plutôt bien sortie, vous savez
et moi
j'ai fait deux questionnaires
c'est plutôt un bon quota
***
oui
on peut sans problème
passer à la douane
avec des mots-valise
et plusieurs cartouches de clopes à l'intérieur
***
non
les cœurs d’artichaut
ne poussent pas
dans le potager
de la clinique
vous pouvez sécher vos larmes et sortir la tête de vos mains
***
oui
un tremblement de taire
peut provoquer
des failles de langage
***
non
l’hôpital ne se fout pas
de la charité
les subventions sont largement insuffisantes
***
oui
les malades peuvent
se cogner
la tête contre les murs
de toute façon
les murs
ne tiennent plus vraiment en place
ils sont sous calmants eux aussi
***
non
la guerre n'aura pas lieu
et dans quel lieu
c'est difficile à
dire
précisément
elle est un peu partout
***
oui
le spectacle de la vie
est gratuit
on paie parfois assez cher
pour le savoir
***
non
l'au-delà n'existe pas
ou alors s'il existe
il est encore au-delà
***
debout dans le bus
mes yeux ont finalement jeté leur dévolu
sur cette jeune femme au
décolleté
plongeant
elle a vraiment d'énormes nichons
le vieux
replié sur lui-même
n'est qu'un mauvais prétexte
comme un autre
mes yeux ont jeté leur dévolu
sur un vieux
replié sur lui-même
qui scrute le sol
pour échapper sans doute au
décolleté
plongeant
de celle qui lui fait face
elle a vraiment d'énormes nichons
***
après une semaine d'absence
certains collègues me demandent où j'étais passé
je leur réponds assez fièrement que
j'ai fait des lectures
mais pas plus impressionnés que ça
ils veulent simplement savoir si
j'ai eu du beau temps au moins
***
je n'ai pas écouté les infos ce soir
je ne sais pas s'il y a eu des morts
je ne sais pas s'il y a eu des survivants
je suppose que l'état du monde a encore empiré
un peu comme ce chicot qui noircit chaque jour un peu plus
***
j'ai fait deux questionnaires
dont un de près de deux heures
avec une femme d'une cinquantaine d'années
violée
à l'âge de 15 ans
puis
humiliée pendant des années
par un conjoint devenu ex
ils ont eu deux enfants
elle me dit qu'il s'en est fallu de peu finalement
qu'elle soit comme ces patients
qu'elle côtoie chaque jour
à l’hôpital psychiatrique
en tant qu'employée
-je m'en suis plutôt bien sortie, vous savez
et moi
j'ai fait deux questionnaires
c'est plutôt un bon quota
***
oui
on peut sans problème
passer à la douane
avec des mots-valise
et plusieurs cartouches de clopes à l'intérieur
***
non
les cœurs d’artichaut
ne poussent pas
dans le potager
de la clinique
vous pouvez sécher vos larmes et sortir la tête de vos mains
***
oui
un tremblement de taire
peut provoquer
des failles de langage
***
non
l’hôpital ne se fout pas
de la charité
les subventions sont largement insuffisantes
***
oui
les malades peuvent
se cogner
la tête contre les murs
de toute façon
les murs
ne tiennent plus vraiment en place
ils sont sous calmants eux aussi
***
non
la guerre n'aura pas lieu
et dans quel lieu
c'est difficile à
dire
précisément
elle est un peu partout
***
oui
le spectacle de la vie
est gratuit
on paie parfois assez cher
pour le savoir
***
non
l'au-delà n'existe pas
ou alors s'il existe
il est encore au-delà
***
debout dans le bus
mes yeux ont finalement jeté leur dévolu
sur cette jeune femme au
décolleté
plongeant
elle a vraiment d'énormes nichons
le vieux
replié sur lui-même
n'est qu'un mauvais prétexte
comme un autre
23 oct. 2014
9 petites choses sans importance
deux de mes slips
pendent dans la salle de bain
il y a aussi quelques paires de chaussettes trouées
c'est ma première expo
d'art moche
***
une bière bien fraîche
m'attend dans le frigo
je crois que je vais avancer
d'un peu l'heure de la soif
***
je voulais écrire un poème sur les Bootleggers
puis sur un slogan de Mai 68
puis sur un groupe de cold wave de 1981
rien n'est sorti / de précis / sauf ce constat d'échec
en quelques lignes
***
je me regarde parfois dans la glace
je surveille l'avancée de deux ou trois tâches
dont la sombre couleur m'inquiète
ma femme ne trouve rien d'anormal / c'est possible
mais je regarderai quand même encore demain
***
à la télé ils montrent des morts
par dizaines
par centaines
par milliers
et juste après un but en pleine lucarne
et de la pub pour la nouvelle Audi
et j'exagère à peine hein
***
la nuit porte
le poids du jour
et c'est pour ça qu'on dort
si mal
tu penses
**
je me souviens de la mort de Patrick Dewaere et
de Romy Schneider
ou encore de celle de Bukowski et
de Léo Ferré et de tant d'autres
je me souviens d'un tas de choses
extérieures
mais je suis bien incapable de retracer ma
propre vie avec la même netteté
***
parfois tu ronfles fort
parfois tu parles dans ton sommeil
parfois tu cherches ta respiration
parfois tu te crispes de peur
dehors des papiers volent au vent
sous la pâle lumière d'un réverbère
***
je voudrais trouver le mot juste
celui qui ne se justifie pas
celui qui s'évidence
celui qui marche tout seul
celui qui vient ici
sans se soucier de moi
***
pendent dans la salle de bain
il y a aussi quelques paires de chaussettes trouées
c'est ma première expo
d'art moche
***
une bière bien fraîche
m'attend dans le frigo
je crois que je vais avancer
d'un peu l'heure de la soif
***
je voulais écrire un poème sur les Bootleggers
puis sur un slogan de Mai 68
puis sur un groupe de cold wave de 1981
rien n'est sorti / de précis / sauf ce constat d'échec
en quelques lignes
***
je me regarde parfois dans la glace
je surveille l'avancée de deux ou trois tâches
dont la sombre couleur m'inquiète
ma femme ne trouve rien d'anormal / c'est possible
mais je regarderai quand même encore demain
***
à la télé ils montrent des morts
par dizaines
par centaines
par milliers
et juste après un but en pleine lucarne
et de la pub pour la nouvelle Audi
et j'exagère à peine hein
***
la nuit porte
le poids du jour
et c'est pour ça qu'on dort
si mal
tu penses
**
je me souviens de la mort de Patrick Dewaere et
de Romy Schneider
ou encore de celle de Bukowski et
de Léo Ferré et de tant d'autres
je me souviens d'un tas de choses
extérieures
mais je suis bien incapable de retracer ma
propre vie avec la même netteté
***
parfois tu ronfles fort
parfois tu parles dans ton sommeil
parfois tu cherches ta respiration
parfois tu te crispes de peur
dehors des papiers volent au vent
sous la pâle lumière d'un réverbère
***
je voudrais trouver le mot juste
celui qui ne se justifie pas
celui qui s'évidence
celui qui marche tout seul
celui qui vient ici
sans se soucier de moi
***
10 sept. 2014
Crétineries sans glucose
l'instant d'avant a
un comme un goût
d'instant d'après
à se foutre du pendant
qui se prendrait pour le centre
du monde
***
c'est un jour ensoleillé et agréable
comme on les aime
la lumière du dehors
relègue en nos placards
bordéliques
les pluies anciennes
comme
angoisses, pensées noires & sales humeurs
sous une pile de vêtements
qu'on aimerait refourguer
aux Puces de Vanves ou de St-Ouen
avant que l'illusion
ne nous fasse retomber sur terre
***
on peut jouer avec les mots
mais pas avec n'importe qui
par exemple
la fraise
j'aime ce fruit
qui sied très bien
à la confiture
ou
à une tarte
saupoudrée de chantilly mais
si un journaliste écrit qu'untel
est parti faire le Djihad
avec une fraise
bien mûre
il n'est plus crédible
***
je compte dans ma tête
les gens qui passent
les chiens qui pissent
les voitures stationnées
les fenêtres aux immeubles
les pas que fait un homme
qui me ressemblerait
pour aller
d'un point à un autre
je note tout ça dans un carnet
intime
au final
je ne sais toujours pas
si le monde
bouge
réellement tant que ça
un comme un goût
d'instant d'après
à se foutre du pendant
qui se prendrait pour le centre
du monde
***
c'est un jour ensoleillé et agréable
comme on les aime
la lumière du dehors
relègue en nos placards
bordéliques
les pluies anciennes
comme
angoisses, pensées noires & sales humeurs
sous une pile de vêtements
qu'on aimerait refourguer
aux Puces de Vanves ou de St-Ouen
avant que l'illusion
ne nous fasse retomber sur terre
***
on peut jouer avec les mots
mais pas avec n'importe qui
par exemple
la fraise
j'aime ce fruit
qui sied très bien
à la confiture
ou
à une tarte
saupoudrée de chantilly mais
si un journaliste écrit qu'untel
est parti faire le Djihad
avec une fraise
bien mûre
il n'est plus crédible
***
je compte dans ma tête
les gens qui passent
les chiens qui pissent
les voitures stationnées
les fenêtres aux immeubles
les pas que fait un homme
qui me ressemblerait
pour aller
d'un point à un autre
je note tout ça dans un carnet
intime
au final
je ne sais toujours pas
si le monde
bouge
réellement tant que ça
28 juin 2014
toujours en passant...
connaître ses limites
c'est tracer une frontière
au delà de laquelle
on entre en conflit avec soi-même
***
lors d'un entretien d'embauche
il s'agit de se montrer
sous son meilleur aspect
c'est-à-dire celui d'un faux-cul
sans faux-col
à la recherche d'un vrai boulot
de merde
***
mon esprit
s'ouvre au monde
dans la limite
de l'axe
qui se trouve entre mon siège
et la fenêtre
***
les révolutions
pourraient-elles
n'être le fruit
que de l'évolution
des rêves ?
c'est tracer une frontière
au delà de laquelle
on entre en conflit avec soi-même
***
lors d'un entretien d'embauche
il s'agit de se montrer
sous son meilleur aspect
c'est-à-dire celui d'un faux-cul
sans faux-col
à la recherche d'un vrai boulot
de merde
***
mon esprit
s'ouvre au monde
dans la limite
de l'axe
qui se trouve entre mon siège
et la fenêtre
***
les révolutions
pourraient-elles
n'être le fruit
que de l'évolution
des rêves ?
Comme ça, en passant
Il doit bien exister
quelque part
un pont des sourires
qui
dès qu'on le franchit
provoque
l'hilarité
générale
et l’irrépressible
envie
de se lier
d'amitié avec
des inconnus
***
un homme qui
marche devant son ombre
prend le risque
de la perdre
en cours de route
sans même s'en apercevoir
***
un homme qui
se croit au dessus
des lois
finit par croire
que la gravité
n'existe que pour les
autres
***
un homme qui
pense avoir
toujours raison
est plus proche de
la folie
qu'il ne pense
***
un homme qui
a peur de tout
et de n'importe quoi
me ressemble à tel point
qu'il me fait
peur
quelque part
un pont des sourires
qui
dès qu'on le franchit
provoque
l'hilarité
générale
et l’irrépressible
envie
de se lier
d'amitié avec
des inconnus
***
un homme qui
marche devant son ombre
prend le risque
de la perdre
en cours de route
sans même s'en apercevoir
***
un homme qui
se croit au dessus
des lois
finit par croire
que la gravité
n'existe que pour les
autres
***
un homme qui
pense avoir
toujours raison
est plus proche de
la folie
qu'il ne pense
***
un homme qui
a peur de tout
et de n'importe quoi
me ressemble à tel point
qu'il me fait
peur
26 juin 2014
6 postures en sortant du trou
Les jours sombres
s'empilent
&
forment un tas de plus en plus haut
&
seules quelques nuances
un peu plus
claires
restent visibles à
l'oeil
nu
***
les chiffres du chômage ne sont pas bons
celui de ma tension non plus
les lettres d'un poème
sont un combat permanent
***
il me jure que
dieu est amour
je lui réponds que
que ce n'est pas la peine
d'insister
***
sur le mur un insecte
grimpe
jusqu'au plafond
je l'observe
en attendant
qu'il chute
***
les traces
de l'enfance
sont un sillon
de boue séchée
avec beaucoup
de poussière
&
de dureté
sous les pieds
***
j'aimerais bien
que l'avenir
s'éclaircisse
que l'argent
coule à flots
par exemple
en attendant
je vais lire les présages
dans le marc de
mon huitième café
dans la fumée de
ma vingt-et-unième clope
***
s'empilent
&
forment un tas de plus en plus haut
&
seules quelques nuances
un peu plus
claires
restent visibles à
l'oeil
nu
***
les chiffres du chômage ne sont pas bons
celui de ma tension non plus
les lettres d'un poème
sont un combat permanent
***
il me jure que
dieu est amour
je lui réponds que
que ce n'est pas la peine
d'insister
***
sur le mur un insecte
grimpe
jusqu'au plafond
je l'observe
en attendant
qu'il chute
***
les traces
de l'enfance
sont un sillon
de boue séchée
avec beaucoup
de poussière
&
de dureté
sous les pieds
***
j'aimerais bien
que l'avenir
s'éclaircisse
que l'argent
coule à flots
par exemple
en attendant
je vais lire les présages
dans le marc de
mon huitième café
dans la fumée de
ma vingt-et-unième clope
***
16 mai 2014
4 crétineries sur le retour
Panser par soi-même
c'est utiliser
un sparadrap
de fortune
sur la blessure des autres
en s'imaginant
qu'elle ressemblerait
plus ou moins
à sa propre blessure
***
Tantôt
l'écran d'ordinateur
tantôt
l'écran de la télé
je n'ai pas le cran
de décrocher
***
Quand
les mots d'un poète
me parlent
je sens une véritable force
m'accompagner
dommage que l'illusion
ne dure
pas plus de quelques instants
***
depuis ma fenêtre
je vois ce que font les autres
en passant dans la rue
c'est trop peu
je ne vois pas ce qu'ils pourraient faire
ce qu'ils ne font pas
ce qu'ils ne disent pas
ce qu'ils ne supportent pas
chez les autres
ou
dans leur propre vie
ça nous ferait un point d'appui pourtant
**
c'est utiliser
un sparadrap
de fortune
sur la blessure des autres
en s'imaginant
qu'elle ressemblerait
plus ou moins
à sa propre blessure
***
Tantôt
l'écran d'ordinateur
tantôt
l'écran de la télé
je n'ai pas le cran
de décrocher
***
Quand
les mots d'un poète
me parlent
je sens une véritable force
m'accompagner
dommage que l'illusion
ne dure
pas plus de quelques instants
***
depuis ma fenêtre
je vois ce que font les autres
en passant dans la rue
c'est trop peu
je ne vois pas ce qu'ils pourraient faire
ce qu'ils ne font pas
ce qu'ils ne disent pas
ce qu'ils ne supportent pas
chez les autres
ou
dans leur propre vie
ça nous ferait un point d'appui pourtant
**
25 mars 2014
6 crottes de mammouth
donner le pire du meilleur de soi-même
et ne garder que
le meilleur du pire
***
commençons par
enfoncer le clown dans le mur
par le nez
puisque
la vie est un cirque
où la tristesse jongle avec l'échec
***
chaque jour qui passe
depuis ma fenêtre
me donne envie
d'acheter des rideaux
***
le silence
la solitude
et le pet
***
voir les choses en face
attendre qu'elles se retournent
et leur foutre un grand coup de pied au cul
***
un homme sur son vélo
pédale comme un fou
dans la grande avenue
il est suivi de près
par un fou
qui pédale sur un homme
en criant
à l'attaque !
et ne garder que
le meilleur du pire
***
commençons par
enfoncer le clown dans le mur
par le nez
puisque
la vie est un cirque
où la tristesse jongle avec l'échec
***
chaque jour qui passe
depuis ma fenêtre
me donne envie
d'acheter des rideaux
***
le silence
la solitude
et le pet
***
voir les choses en face
attendre qu'elles se retournent
et leur foutre un grand coup de pied au cul
***
un homme sur son vélo
pédale comme un fou
dans la grande avenue
il est suivi de près
par un fou
qui pédale sur un homme
en criant
à l'attaque !
3 crétinoises + 1 bonus track d'Eric D.
L'appétit vient en mangeant
de la vache
enragée
***
Loin des yeux
loin du coeur
proche des yeux
proche de ma bite
***
dans l'encadrement
d'une fenêtre
un visage
que je ne peux pas
encadrer !
***
Bonus :
"J'aime quand elle a un haut et des bas" (Eric Dejaeger)
de la vache
enragée
***
Loin des yeux
loin du coeur
proche des yeux
proche de ma bite
***
dans l'encadrement
d'une fenêtre
un visage
que je ne peux pas
encadrer !
***
Bonus :
"J'aime quand elle a un haut et des bas" (Eric Dejaeger)
4 mars 2014
8 petites bestioles
Fouiller sa mémoire
à la recherche d'un souvenir inédit
et s'il n'en vient aucun
fouiller la mémoire des autres
**
Parler pour ne rien dire
oblige l'interlocuteur
à entendre sans rien écouter
ce qui revient à placer
deux coques vides
l'une en face de l'autre
**
On vient du passé
mais avant cela : rien
on vit le présent
on va vers l'avenir
mais après cela : toujours rien
**
Vivre au jour le jour
c'est déjà faire preuve de patience
je vis seconde après seconde
et j'entends le tic-tac de l'horloge
qui me presse
de faire enfin quelque chose
de ce temps-là
**
Le marché du travail est tellement saturé
qu'un chômeur d'occasion
n'est même plus présenté en vitrine
il est directement remisé à la cave
**
Prendre le métro aux heures de pointe
mêler son odeur sa sueur à celles des autres
éviter d'écraser les pieds alentour
ne pas fixer quelqu'un en particulier
repousser d'un souffle les cheveux d'une femme trop parfumée
s'agripper fermement à la rampe glissante
espérer qu'aucune bombe n'explosera
trouver le temps excessivement long
sortir enfin du métro et vivre ça comme une putain de délivrance.
**
Il faut être fou
pour demander la main de quelqu'un
avant même de prendre son pied.
**
Demain est un autre jour
Je est un autre
Je vivra demain
à la recherche d'un souvenir inédit
et s'il n'en vient aucun
fouiller la mémoire des autres
**
Parler pour ne rien dire
oblige l'interlocuteur
à entendre sans rien écouter
ce qui revient à placer
deux coques vides
l'une en face de l'autre
**
On vient du passé
mais avant cela : rien
on vit le présent
on va vers l'avenir
mais après cela : toujours rien
**
Vivre au jour le jour
c'est déjà faire preuve de patience
je vis seconde après seconde
et j'entends le tic-tac de l'horloge
qui me presse
de faire enfin quelque chose
de ce temps-là
**
Le marché du travail est tellement saturé
qu'un chômeur d'occasion
n'est même plus présenté en vitrine
il est directement remisé à la cave
**
Prendre le métro aux heures de pointe
mêler son odeur sa sueur à celles des autres
éviter d'écraser les pieds alentour
ne pas fixer quelqu'un en particulier
repousser d'un souffle les cheveux d'une femme trop parfumée
s'agripper fermement à la rampe glissante
espérer qu'aucune bombe n'explosera
trouver le temps excessivement long
sortir enfin du métro et vivre ça comme une putain de délivrance.
**
Il faut être fou
pour demander la main de quelqu'un
avant même de prendre son pied.
**
Demain est un autre jour
Je est un autre
Je vivra demain
12 févr. 2014
de choses et de choses encore
J'en suis à six clopes depuis ce matin
et je n'ai toujours pas
perdu un oeil
c'est bon signe
***
le ciel est bleu et blanc
il manque juste un peu de sang frais
pour un ciel bien français
aux armes, citizens !
***
des rides des cheveux blancs
des lunettes de vue
des poils dans les oreilles dans le nez
des dents qui manquent
des dents abîmées
la peau qui tombe un peu
un ventre rebondi
voilà à quoi je ressemble de façon objective quand
je suis de bonne humeur
***
je descends récupérer le courrier
et je remonte avec celui du voisin
pour une carte postale ensoleillée
qui me fera rêver quelques instants
***
nous menons une vie bien réglée
bien rangée
nous mangeons à heure fixe
nous ne faisons pas de bruit
en dehors de notre périmètre intime
nous ne remettons rien an cause
nous n'aspirons pas à grimper
l'échelle sociale
nous nous satisfaisons de peu
nous sommes un modèle d'intégration
et de réussite, en somme
***
j'aimerais écrire un poème
avec un tas de bières
de whisky pur
de lardons fumés
de pistaches salées
de frites bien huilées
de merguez au barbecue
ce serait un poème qui donnerait envie
de bien boire
&
de bien manger
mais sur les conseils
de mon médecin traitant
je ne l'écrirai pas
car il ne serait pas bon pour ma santé
et je n'ai toujours pas
perdu un oeil
c'est bon signe
***
le ciel est bleu et blanc
il manque juste un peu de sang frais
pour un ciel bien français
aux armes, citizens !
***
des rides des cheveux blancs
des lunettes de vue
des poils dans les oreilles dans le nez
des dents qui manquent
des dents abîmées
la peau qui tombe un peu
un ventre rebondi
voilà à quoi je ressemble de façon objective quand
je suis de bonne humeur
***
je descends récupérer le courrier
et je remonte avec celui du voisin
pour une carte postale ensoleillée
qui me fera rêver quelques instants
***
nous menons une vie bien réglée
bien rangée
nous mangeons à heure fixe
nous ne faisons pas de bruit
en dehors de notre périmètre intime
nous ne remettons rien an cause
nous n'aspirons pas à grimper
l'échelle sociale
nous nous satisfaisons de peu
nous sommes un modèle d'intégration
et de réussite, en somme
***
j'aimerais écrire un poème
avec un tas de bières
de whisky pur
de lardons fumés
de pistaches salées
de frites bien huilées
de merguez au barbecue
ce serait un poème qui donnerait envie
de bien boire
&
de bien manger
mais sur les conseils
de mon médecin traitant
je ne l'écrirai pas
car il ne serait pas bon pour ma santé
19 nov. 2013
4 crétineries intensément crétines
Passer larme à gauche
avec soupir
en pire
***
Un homme
descend les escaliers
en se demandant
s'il a bien refermé la porte
de chez lui
l'homme remonte
alors
les escaliers
en se demandant
pourquoi
chaque fois qu'il sort
il se pose la même question
***
Un homme
marche tête baissée
dans le couloir
il se cogne contre les murs
tâte son front
et part dans l'autre sens
l'homme
en lui-même
pense qu'il fera taire
ainsi
ce qui l'empêche d'avancer
***
Un homme
HURLE
son prénom
à l'oreille de
chaque personne qu'il croise
bientôt la ville
n'entend plus que ce hurlement-là
bientôt la ville
n'est plus qu'un
HURLEMENT
douloureux
qui s'étend jusqu'aux
oreilles de la ville voisine
et ce sont des
HURLEMENTS
par centaines de milliers
jusqu'à toutes les villes
du pays
et personne ne sait plus comment
sortir de
cette folie-là
avec soupir
en pire
***
Un homme
descend les escaliers
en se demandant
s'il a bien refermé la porte
de chez lui
l'homme remonte
alors
les escaliers
en se demandant
pourquoi
chaque fois qu'il sort
il se pose la même question
***
Un homme
marche tête baissée
dans le couloir
il se cogne contre les murs
tâte son front
et part dans l'autre sens
l'homme
en lui-même
pense qu'il fera taire
ainsi
ce qui l'empêche d'avancer
***
Un homme
HURLE
son prénom
à l'oreille de
chaque personne qu'il croise
bientôt la ville
n'entend plus que ce hurlement-là
bientôt la ville
n'est plus qu'un
HURLEMENT
douloureux
qui s'étend jusqu'aux
oreilles de la ville voisine
et ce sont des
HURLEMENTS
par centaines de milliers
jusqu'à toutes les villes
du pays
et personne ne sait plus comment
sortir de
cette folie-là
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