19 mars 2017

3 textes de FX Farine qui mériteraient de faire partie d'un manus' et d'une publication !

Chef de service
Il était venu au dehors
avec moi
fumer sa clope
en fin de journée
sur le trottoir

devant le bâtiment ensoleillé
tout ce qui l'intéressait
c'était la rayure sur la carrosserie
de la voiture
de service
et voir si son prédécesseur
l'avait laissée
dans un état suffisamment convenable
pour son usage
personnel.

Scènes d'un matin ordinaire

Après trois cafés
au boulot
je ne suis
toujours pas réveillé
bien qu'un réparateur de radiateurs
fasse vrombir son aspirateur
dans mon bureau
ponctuant ses réparations périlleuses
d’invariables « putains d’sa mère ! »
qui résonnent
bientôt aussi de l’autre côté du couloir
je n’ai même pas
encore ouvert
mes stores
sur le ciel bleu
du dehors
le crâne en compote
les yeux gonflés de fatigue
(Hier soir j’ai couru comme un forcené
surpris par la nuit qui
est tombée précipitamment)
mais ce matin
je suis en lambeaux
sur les réseaux sociaux
j’ai lu un texte
de Frédérick Houdaer
(qui m'a foutu une sacrée claque !)
je ne sais pas si on ressent
dans mon poème
la vie qui palpite encore sous
la peau
comme les feuilles des arbres qui frémissent
au dehors
ah merde, faut remettre les têtes !

la tête et le corps, c’est différent !

faut savoir de quoi, tu m’parles !

les deux plombiers finissent par
s’engueuler
les clics clics intempestifs
de leurs clés à molette
et leurs têtes qui tombent difficilement
de l’autre côté du couloir
ont bientôt raison de ce poème
sans queue, ni tête
ni chute non plus
la pince, tu peux la ranger !

c’est obligé !

c’est pas du tout le même travail !!!

Une collègue passe
leur dit bonjour
avec sa robe à fleurs
et ses deux petits seins splendides
ils ne prennent même pas le soin de les saluer !


Coaching personnalisé
(à Heptanes Fraxion)

Si je me vends mieux
je mange mes 5 fruits et légumes par jour
si je salue mon prochain
alors qu'il m'écrase les pieds dans le métro
(comme une merde de paillasson)
si je connais les préceptes des 25
religions
le classement des équipes du Championnat de France
de football et de pétanque dans l’ordre
et dans le désordre
si je récite par cœur
tous les noms des dictateurs
et des charlatans qu’il faudrait
trucider plutôt qu’instrumentaliser
si je milite pour les 150 heures de travail
hebdomadaire en comptant le travail la famille le courage
la maison les amis les ennemis la poésie à entretenir le déficit
du sommeil et l’abrutissement collectif
si je parle aux francs-maçons aux clodos aux déportés
aux gravures de mode à mon frangin à mon kiné mutique
à ma moto de compétition et à mon ange gardien
si je piétine les morts
la pluie le déluge
et que je remue leurs cendres encore chaudes
dans mon ventre
et que j'embrasse tendrement follement goulûment
les vivants
es-ce que je suis sauvé
est-ce que je suis
sauvé ?

Chuck Berry - Rock And Roll Music

Bye, bye Chuck Berry - Memphis, Tennessee (1959)

3 mars 2017

Raymond K. is dead !

Raymond Kopa, ancienne gloire du foot français, est décédé aujourd'hui, à l'âge de 85 ans.

Je n'étais pas né lorsqu'il a cessé sa carrière de joueur mais je connaissais son nom depuis belle lurette (il a joué à Reims, au Real Madrid).
Et il fut l'un des héros de l'équipe de France, 3è de la coupe du monde 1958(qui vit l'émergence d'un certain Pelé).




1 mars 2017

Cochran Brothers - I'm Ready

Quand un pote de collège me faisait notamment écouter ça (mais aussi Elvis etc) en cours de sciences Nat'... ce qui pouvait expliquer mes notes de 2/20 ;-)

Quelques films (en vrac) vus très récemment






                                         (ce dernier, sur recommandation de l'ami Fred Houdaer)

27 févr. 2017

180 mètres d'aphorismes exposés à Tournai



Message de Jipé Querton : "Travail passionnant que la sélection de 600 aphorismes qui seront suspendus à la bibliothèque de Tournai dès ce samedi 4 mars dans le cadre d'une exposition intitulée: "180 mètres d'aphorismes du Cactus Inébranlable (et quelques autres)".

Au programme des phrases d'Eric Allard, Massimo Bortolini, Styvie Bourgeois, Patrick Boutin, Joaquim Cauqueraumont, Achille Chavée, Jean-Luc Dalcq, Eric Dejaeger, Michel Delhalle, Georges Elliautou, Jean-Philippe Goossens, Paul Guiot, Alain Helissen, Jacky Legge, Dr Lichic, Jean-Louis Massot, Mirli, Jean-Loup Nollomont, Francesco Pittau, Jean-Philippe Querton, Thierry Roquet, Dominique Saint-Dizier, Louis Scutenaire, André Stas, Marc Tilman, Freddy Tougaux/David Greuse...

Microbe #100, Microbe Sang ! Un bel adieu !




L’ultime Microbe, le SANG, est prêt. 
Il a été préparé de conserve par Paul Guiot et Éric Dejaeger. 
Une première en près de dix-sept ans ! 
Ce numéro est quasiment un double avec 36 pages au lieu des 20 habituelles.

Au sommaire : 
Jane Agou, 
Catherine Barsics
Marc Bonetto
Julien Boutreux,  
Fabrice Brunet
Rosa Chàvez, 
Serpil Çökelik
Jean-Marc Couvé
Pascal Dandois
Éric Dejaeger
Mireille Disdero
Agnès Doligez
Georges Elliautou
Antoine Gallardo
Cathy Garcia
Antoine Geniaut
Paul Guiot, 
Émeline Houel
JHubert
Hozan Kebo
Mary Jane Kelly
Roger Lahu
Jean L’Anselme
Céline Maltère
Cédric Merland,
 Fabrice Marzuolo
Marc Menu
Sophie Postre
Thomas Pourchayre
Thierry Radière
Olivier Robert
Thierry Roquet
Didier Trumeau &
Vipurine.
Collage de couverture : Robert Varlet.
Illustrations : Jean-Paul Verstraeten








18 févr. 2017

5 moments qui font le présent

Il m’arrive de chanter
de vieilles chansons
entendues dans mon enfance
je ne connais pas bien les paroles
alors j’invente
je chante en yaourt
mais
même avec des paroles inventées
débiles
grotesques
sans aucun sens
ces chansons-là restent
des chansons de mon enfance
au moins en partie

***

Notre amour a connu
des hauts
Notre amour a connu
des bas
Notre amour a connu
un long cheminement
chaotique
surgi de nos deux
têtes
qui semblent
s’être apaisées
mais pouvons-nous
vraiment
en être sûr ?

***

Toi la tendresse
c’est quand tu poses
ta main
sur ma bite
Moi la tendresse
c’est quand je
t’embrasse
sans arrière-pensée
je te dis souvent
en rigolant
que ta tendresse
n’en ai pas une
tu me réponds
que ma tendresse
vieillit trop vite
notre amour

***

Tu te regardes dans la glace
tu t’arraches
d’un coup sec
les cheveux blancs
tu crèves
entre tes deux pouces
les boutons noirs
tu n’aimes pas
non plus
ce pli marqué
entre tes yeux
je te regarde dans la glace
je vois tout autre chose

***

Le temps nous pousse
désormais
dans une direction
qui n’est pas forcément
celle
que nous aurions choisi
il y a vingt ans







29 janv. 2017

Où ça cause d'Eze

J'aperçois cette pancarte
nichée
dans un pan chevelu de verdure
"Chemin de Nieztsche"
j'y apprends que
le célèbre philosophe a séjourné à
Eze à partir de 1883
et
y a écrit une partie de
Ainsi parlait Zarathoustra
je demande à ma fille
de me prendre en photo
près de la pancarte
pour immortaliser ce moment
de rencontre improbable
j'ôte mes lunettes de soleil pour l'occasion
je ne suis ni philosophe
ni célèbre
je n'aurai jamais de chemin à mon nom
je ne suis rien qu'un touriste
d'un jour
en pleine digestion
qui s'en ira voir un peu plus haut
le jardin aux mille cactus
en cherchant un endroit discret
où écraser sa clope.


***

L'homme est un loup pour l'homme
Je crois que vous avez de la chance aujourd'hui ; je suis bien rassasié.

***

La femme est l'avenir de l'homme
Un jour moi aussi, je serai une femme.

***

Je garde mes idées pour moi. Je me retire de l’avis politique.

***

J’ai des pensées secrètes qui n'osent pas même se chuchoter à l'oreille.

***


J’écoute aux portes pour savoir si elles vont s’ouvrir ou se refermer.






25 janv. 2017

Paterson (Jim Jarmusch)

Film vu hier soir.






Et comme il est souvent question du poète William Carlos Williams dans le film de Jim Jarmusch :







William Carlos Williams                                                              

Dédicace pour un lopin de terre


  • Ce lopin de terre 
    qui fait face à ce bras de mer 
    est dédié à la présence vivante de 
    Emily Dickinson Wellcome 
    qui est née en Angleterre, s'est mariée, 
    a perdu son mari et avec 
    son fils de cinq ans
    est partie à New York à bord d'un deux-mâts,
    a dérivé jusqu'aux Açores; 
    s'est échouée sur les hauts fonds de l'Île de Feu, 
    a rencontré son second mari
    dans une pension de Brooklyn,
    est allée avec lui à Porto Rico
    a mis au monde trois autres enfants, perdu
    son second mari, vécu difficilement
    huit ans à Saint-Thomas, 
    Porto Rico, Saint-Domingue, suivi
    son fils aîné à New York, 
    perdu sa fille, perdu son "bébé", 
    pris les deux garçons de
    son aîné du second mariage
    les a élevés - qui avaient perdu
    leur mère - s'est battue pour eux
    contre l'autre grand-mère
    et les tantes, les a amenés ici
    chaque été, s'est
    défendue contre les voleurs, 
    les intempéries, le soleil, le feu, 
    contre les mouches, contre les filles
    qui venaient renifler par ici, contre
    la sécheresse, contre les mauvaises herbes, les tempêtes,
    les voisins, les belettes qui volaient ses poulets,
    contre la faiblesse de ses propres mains, 
    contre la force croissante des garçons, contre le vent, contre
    les pierres, contre les voyous, 
    contre les loyers, contre son propre esprit. 

    Elle a défriché cette terre de ses propres mains, 
    régné sur ce lopin d'herbe
    agoni d'injures son fils aîné
    jusqu'à ce qu'il l'achète, vécu ici quinze ans, 
    atteint une solitude ultime et - 

    Si vous ne pouvez apporter là
    que votre carcasse, passez votre chemin.

    (William Carlos Williams, Al que quiere!, traduction de Thierry Gillyboeuf, La Nerthe libraire éditeur, Collection classique)

24 janv. 2017

Mon recueil "L'ampleur des astres" qu'il est quand même à la Médiathèque du coin

Je viens de filer récemment mon recueil à la Médiathèque de ma ville.
En fait, une seconde fois... car égaré la première fois...c'était en octobre...
Le recueil est donc désormais intégré au catalogue de la médiathèque depuis avant-hier... avec une présentation... heu, comment dire... qui m'a fait marrer... on dirait un truc pour Fluide Glacial...
(mais je pense que si je n'avais pas filé le recueil gratos et que si je n'habitais pas le coin, jamais, O grand jamais, le recueil n'aurait figuré au catalogue....ce genre de trucs, c'est pas leur tasse de thé).




20 janv. 2017

Quelques irréflexions de l'ami Eric !

Des pensées bien senties, ma foi :

"Aucun salaire ne mérite travail".

"Qui se lave les mains après avoir été faire pipi devrait se nettoyer la verge plus souvent ou apprendre à uriner sans se mouiller les doigts".


"Après avoir ri de tout, il sombra dans une profonde dépression".

"Dans la façon de se nourrir comme dans n’importe quoi d’autre, l’intégrisme me fait gerber".
"Quand ils téléphonent, les kinés adorent tomber sur un répondeur pour y laisser un massage".
"En Suède, un tout petit objet volant téléguidé muni d’une auréole, c’est un saint drone de Stockholm".

Le blog d'Eric Dejaeger

This is Martin Bonner (de Chad Hartigan)

Un film très attachant.