7 déc. 2007
29 nov. 2007
28 nov. 2007
27 nov. 2007
avant de trancher tout net un débat essentiel (ou la prise de position paternelle)
Assise en tailleur
sur le canapé,
elle est
en train
de se lire
Charlie et la chocolaterie
et elle me dit que
finalement, hein,
elle préfère le bouquin
de Roald Dahl
au film
de Tim Burton
qu'on est allés voir
deux fois
au cinoche l'an dernier
et je l'écoute et
je hoche la tête
Si, si je t'assure, papa
je préfère le livre
donc je n'insiste pas:
parce je vais
me terminer
d'abord
la mousse au chocolat
blanc
nappée de noix de coco
et de crème fraîche
que j'ai dans mon
assiette.
sur le canapé,
elle est
en train
de se lire
Charlie et la chocolaterie
et elle me dit que
finalement, hein,
elle préfère le bouquin
de Roald Dahl
au film
de Tim Burton
qu'on est allés voir
deux fois
au cinoche l'an dernier
et je l'écoute et
je hoche la tête
Si, si je t'assure, papa
je préfère le livre
donc je n'insiste pas:
parce je vais
me terminer
d'abord
la mousse au chocolat
blanc
nappée de noix de coco
et de crème fraîche
que j'ai dans mon
assiette.
25 nov. 2007
à se hurler le plus beau cri de Munch
Méticuleusement,
comme s'il se rasait le crâne
au plus près,
il a tondu la pelouse
qui avait poussé
au travers de la vieille moquette,
dans la chambre,
entre le pied du lit et
l'armoire,
puis entre l'armoire et
l'ordinateur,
il s'est énervé contre
les
mauvaises herbes
vivaces,
qu'il a arrachées
une à une,
il a arrosé les géraniums
et les tulipes
dans le petit jardin
sous le radiateur,
Il a observé
un ver de terre
quelques instants
avant de le
passer
sous la tondeuse
à son tour,
Il a bu une bière bien fraîche
pour se reposer un peu
et se dire qu'il avait
fait là quelque chose
que tout le monde
faisait,
Il s'est approché
de la fenêtre
avant de se hurler
pour lui
le plus beau cri
de Munch.
comme s'il se rasait le crâne
au plus près,
il a tondu la pelouse
qui avait poussé
au travers de la vieille moquette,
dans la chambre,
entre le pied du lit et
l'armoire,
puis entre l'armoire et
l'ordinateur,
il s'est énervé contre
les
mauvaises herbes
vivaces,
qu'il a arrachées
une à une,
il a arrosé les géraniums
et les tulipes
dans le petit jardin
sous le radiateur,
Il a observé
un ver de terre
quelques instants
avant de le
passer
sous la tondeuse
à son tour,
Il a bu une bière bien fraîche
pour se reposer un peu
et se dire qu'il avait
fait là quelque chose
que tout le monde
faisait,
Il s'est approché
de la fenêtre
avant de se hurler
pour lui
le plus beau cri
de Munch.
22 nov. 2007
Près de Honk, tout un tas de trucs
une crotte de nez
sur le mur
ou un moustique écrasé
un vieux bouquin sous l'oreiller
un mouchoir en papier
tombé par terre
en face une libellule
séchée dans un cadre-photo
accroché de travers
et aussi
une odeur
de poulet rôti
d'hier
qui vient du four
et puis
cette goutte de sang
qu'il lèche
depuis qu'il s'est écorché le doigt
en ouvrant une
bouteille
il y a deux minutes
alors Honk se dit
qu'il vaut mieux réfléchir à tout ça
avant de prendre
une décison
parce que
la mouche qui zigzague
dans la pièce
et ça fait bien un jour
ou deux
n'a toujours pas
trouvé la sortie.
sur le mur
ou un moustique écrasé
un vieux bouquin sous l'oreiller
un mouchoir en papier
tombé par terre
en face une libellule
séchée dans un cadre-photo
accroché de travers
et aussi
une odeur
de poulet rôti
d'hier
qui vient du four
et puis
cette goutte de sang
qu'il lèche
depuis qu'il s'est écorché le doigt
en ouvrant une
bouteille
il y a deux minutes
alors Honk se dit
qu'il vaut mieux réfléchir à tout ça
avant de prendre
une décison
parce que
la mouche qui zigzague
dans la pièce
et ça fait bien un jour
ou deux
n'a toujours pas
trouvé la sortie.
21 nov. 2007
Jouer avec le feu, la peur au ventre
Le manager 2è niveau 3è sous-merde Grande Tête à claques dans la hiérarchie des Supers Emmerdeurs m'avait convoqué et l’entretien avait duré 4 minutes tout au plus: absences non justifiées, arrêts-maladies à répétition, retards récurrents.
-Voilà, vous êtes sur un siège éjectable, vous comprenez?
Evidemment que je comprenais puisque c'était de moi dont il parlait; je ne faisais que hocher la tête, bien calé dans le siège moelleux de son bureau étouffant, ou tout le monde pouvait nous voir, le genou droit croisé sur le genou gauche, pose très professionnelle s'il en était.
-On ne peut plus tolérer de tels comportements, vous comprenez?
J'étais en train de le fixer et je me disais que mon insistance le mettait vraiment mal à l'aise. Il détournait le regard de mon léger sourire et j'inversais ainsi les positions sociales. C'est qu'on ne se refaisait pas: une dose d'insolence et une bouffée de haine envers l'autorité, toute forme d'autorité et ça ne datait pas d'hier.
Et puis, dans l'urgence, on les sent, ces choses-là. . . Tenir un rôle, celui du fier à bras, c'était cool et ça avait de la gueule, mais si je me faisais lourder de mon boulot, sur le champ, je n’aurais pourtant pas le courage de la prévenir: elle qui nous voyait finir à la rue, avec nos impayés et les relances qu'on n'ouvrait plus qu'avec soupirs et désespoir.
J’avais accumulé les emplois de subalterne. Celui-là comme les autres. Du moment qu’on joignait les deux bouts, ses angoisses étaient moins vives et puis il faudrait avoir les couilles de sa révolte, aller jusqu'au bout du suicide en quelque sorte, alors je regardais maintenant par terre une réponse qui n’existait plus vraiment. Echec et mat. Ne restait que l'évidence de la résignation et les plus plates excuses en guise de seconde chance s'il n'était pas trop tard. Avec LA PEUR AU VENTRE en sortant du bureau...
-Oui, je comprends.
-Voilà, vous êtes sur un siège éjectable, vous comprenez?
Evidemment que je comprenais puisque c'était de moi dont il parlait; je ne faisais que hocher la tête, bien calé dans le siège moelleux de son bureau étouffant, ou tout le monde pouvait nous voir, le genou droit croisé sur le genou gauche, pose très professionnelle s'il en était.
-On ne peut plus tolérer de tels comportements, vous comprenez?
J'étais en train de le fixer et je me disais que mon insistance le mettait vraiment mal à l'aise. Il détournait le regard de mon léger sourire et j'inversais ainsi les positions sociales. C'est qu'on ne se refaisait pas: une dose d'insolence et une bouffée de haine envers l'autorité, toute forme d'autorité et ça ne datait pas d'hier.
Et puis, dans l'urgence, on les sent, ces choses-là. . . Tenir un rôle, celui du fier à bras, c'était cool et ça avait de la gueule, mais si je me faisais lourder de mon boulot, sur le champ, je n’aurais pourtant pas le courage de la prévenir: elle qui nous voyait finir à la rue, avec nos impayés et les relances qu'on n'ouvrait plus qu'avec soupirs et désespoir.
J’avais accumulé les emplois de subalterne. Celui-là comme les autres. Du moment qu’on joignait les deux bouts, ses angoisses étaient moins vives et puis il faudrait avoir les couilles de sa révolte, aller jusqu'au bout du suicide en quelque sorte, alors je regardais maintenant par terre une réponse qui n’existait plus vraiment. Echec et mat. Ne restait que l'évidence de la résignation et les plus plates excuses en guise de seconde chance s'il n'était pas trop tard. Avec LA PEUR AU VENTRE en sortant du bureau...
-Oui, je comprends.
L'emploi du temps

Un film de Laurent Cantet (2000)
Avec Aurélien Recoing, Karin Viard...
(Inspiré de "l'affaire" Jean-Claude Romand)
Après son licenciement, Vincent, consultant en entreprise, s'invente un nouvel emploi à Genève. Contraint non seulement de trouver coûte que coûte de l'argent, mais aussi d'étayer chaque jour davantage la fiction de son emploi, Vincent tombe dans son propre piège. Mentir à son entourage devient alors une occupation à plein temps.
© Camera Press
20 nov. 2007
Il avait un voisin
qui
dès qu'il entendait la porte claquer
2 étages au dessus
avait la fâcheuse manie
de se pointer
aussi
sur son pallier
d'un air très naturel évidemment
pour s'y trouver en même
temps que lui
qui descendait de deux étages
Alors il pourrait bien attendre
cette fois-ci
il ne descendrait pas
les 2 étages
car il était bien mieux
chez lui
en fait
à regarder la rue
la vie dehors
ou la télé
et puis claquer la
porte
à tout moment
sans se sentir tenu de
rien dire
à personne
qui
dès qu'il entendait la porte claquer
2 étages au dessus
avait la fâcheuse manie
de se pointer
aussi
sur son pallier
d'un air très naturel évidemment
pour s'y trouver en même
temps que lui
qui descendait de deux étages
Alors il pourrait bien attendre
cette fois-ci
il ne descendrait pas
les 2 étages
car il était bien mieux
chez lui
en fait
à regarder la rue
la vie dehors
ou la télé
et puis claquer la
porte
à tout moment
sans se sentir tenu de
rien dire
à personne
19 nov. 2007
Unfinished (2)
et gicler d'un building
comme hors
de l'eau
froide
par l'escalier
qu'on descend tous les
jours
j'ai dans les bronches
mon vieux goudron
fidèle
Un paquet de Camels à moitié
à moitié
rassurant
mal rasé
et tout
un animal de compagnie
qui n'a plus goût à rien
et fait semblant
comme moi d'avancer
et gicler d'un building
par l'escalier
qu'on descend tous les
jours
pour voir si
le dernier bison
de Tacoma est
mort
comme hors
de l'eau
froide
par l'escalier
qu'on descend tous les
jours
j'ai dans les bronches
mon vieux goudron
fidèle
Un paquet de Camels à moitié
à moitié
rassurant
mal rasé
et tout
un animal de compagnie
qui n'a plus goût à rien
et fait semblant
comme moi d'avancer
et gicler d'un building
par l'escalier
qu'on descend tous les
jours
pour voir si
le dernier bison
de Tacoma est
mort
Unfinished (1)
Le temps de penser
à demain
qu'il faut remettre tout ça
en ordre
La couche sensible
des rails annonce
l'express du Montana
tchou tchou
aux quatre vents
et parfois cinq ou six
ou
sept
tant qu'on ne compte plus
les traces de front
les traces
de doigt
à la fenêtre
pour suivre au loin l'express
du Montana - Tokyo - escale
les pas des autres
et
toutes
ces silhouettes
pressées
d'en découdre avec
je ne sais quoi
Le gris domine
c''est sûr
Je vais le noter
quelque part
à demain
qu'il faut remettre tout ça
en ordre
La couche sensible
des rails annonce
l'express du Montana
tchou tchou
aux quatre vents
et parfois cinq ou six
ou
sept
tant qu'on ne compte plus
les traces de front
les traces
de doigt
à la fenêtre
pour suivre au loin l'express
du Montana - Tokyo - escale
les pas des autres
et
toutes
ces silhouettes
pressées
d'en découdre avec
je ne sais quoi
Le gris domine
c''est sûr
Je vais le noter
quelque part
14 nov. 2007
Une table à bon marché, c'est pas la vie qu'on rêve mais c'est déjà pas mal
Sans crier gare, sans un bonjour, sans même un frémissement de drap, elle s'est posée, là, dans le salon, en plein milieu: la table basse. Près du canapé But But décati et des miettes Pain de mie Gâteaux secs Sandwich Jambon-fromage Bouteilles de bière de la veille et du désordre partout et des poussières du reste. Que venait-elle s'immiscer ainsi dans notre vie ou la place est étroite?
J'avais envie de pisser, je suis passé devant et j'ai fait putain meeerde. Je venais de me cogner le tibia ou le péroné ou les deux. C'était vers 3h du matin et j'ai trouvé sa présence inhabituelle et j'ai marmonné un truc du genre: Tiens, qu'est-ce qu'elle fout là?
Dans une langue un peu floue, pas sûr qu'elle m'ait compris. Peu importe. Nos regards se sont croisés. Je peux passer?
J'ai tiré la chasse et quand je suis revenu des chiottes, la table basse était en train de boire l'eau dans la petite assiette des fleurs, des petites fleurs de la campagne, cueillies dans le jardin municipal. J'ai reversé un peu d'eau. Tiens, bois. Je me suis approché d'elle doucement: M a d e i n C h i n a. C'est pas le luxe, mais ça te fait un long voyage, j'ai pensé, un sacré long voyage à travers les océans, les rivières, les villes, à travers les montagnes, les neiges éternelles, les ciels zébrés, au travers de l'adversité, au rebord des misères et je suppose qu'elle doit se sentir bien fatiguée maintenant. T' en as vu des choses, n'est-ce-pas?. Je l'ai touchée d'une paume timide, je l'ai caressée. Repose-toi bien. Je lui ai souhaité une bonne nuit. Elle a bougé les pieds. Tu nous raconteras tout ça demain, ok?
Je ne sais pas pourquoi cette pensée ridicule mais, au réveil, j'ai espéré qu'elle nous soit encore là, la table basse, en plein milieu du salon.
J'avais envie de pisser, je suis passé devant et j'ai fait putain meeerde. Je venais de me cogner le tibia ou le péroné ou les deux. C'était vers 3h du matin et j'ai trouvé sa présence inhabituelle et j'ai marmonné un truc du genre: Tiens, qu'est-ce qu'elle fout là?
Dans une langue un peu floue, pas sûr qu'elle m'ait compris. Peu importe. Nos regards se sont croisés. Je peux passer?
J'ai tiré la chasse et quand je suis revenu des chiottes, la table basse était en train de boire l'eau dans la petite assiette des fleurs, des petites fleurs de la campagne, cueillies dans le jardin municipal. J'ai reversé un peu d'eau. Tiens, bois. Je me suis approché d'elle doucement: M a d e i n C h i n a. C'est pas le luxe, mais ça te fait un long voyage, j'ai pensé, un sacré long voyage à travers les océans, les rivières, les villes, à travers les montagnes, les neiges éternelles, les ciels zébrés, au travers de l'adversité, au rebord des misères et je suppose qu'elle doit se sentir bien fatiguée maintenant. T' en as vu des choses, n'est-ce-pas?. Je l'ai touchée d'une paume timide, je l'ai caressée. Repose-toi bien. Je lui ai souhaité une bonne nuit. Elle a bougé les pieds. Tu nous raconteras tout ça demain, ok?
Je ne sais pas pourquoi cette pensée ridicule mais, au réveil, j'ai espéré qu'elle nous soit encore là, la table basse, en plein milieu du salon.
2 nov. 2007
Un peu de pub pour mon frangin
Et là: version plus définitive
MOUVIZ : Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre "équipe" ?
S.R: J'ai 38 ans, et j'habite à Paris, dans le 19ème arrondissement. Je travaille essentiellement à Cognacq-Jay, en tant que technicien vidéo (intermittent du spectacle). Depuis quelques années, je fais aussi régulièrement des petits rôles et silhouettes dans des longs métrages ciné ou télé (notamment : 13 Tzameti, quelques épisodes de PJ, ou de Diane, femme flic). Ce qui me permet entre autre de rencontrer régulièrement des comédiens ou techniciens très motivés, et prêts à s'investir dans un projet non rémunéré. Quant à l'équipe très réduite du film, ce sont tous des amis ou connaissances : le chef op, l'ingé son, le maquilleur, l'assistant réa, et le compositeur. Sans oublier les deux comédiens.
MOUVIZ : Quelles sont vos influences et inspirations ?
S.R: J'ai été essentiellement influencé par deux films : Misery, avec la l'inoubliable et traumatisante Kathy Bates, et La Guerre des Rose. Côté mise en scène, mes grands maîtres depuis toujours, sont Sam Raimi, le couple Caro-Jeunet, John Carpenter et moult réalisateurs de films d'horreur.
MOUVIZ : Qu'est-ce qui vous a amené à vouloir réaliser ce film ?
S.R: Au départ, l'idée était de réaliser une petite maquette d'un court-métrage de 26 minutes, c'est à dire la même durée qu'un épisode des Contes de la Crypte, série fantastique dont je suis un fan inconditionnel et absolu. L'histoire du court métrage reprend l'idée de la petite maquette (un couple qui finit par se haïr au plus haut point) mais elle se déroule surtout en Enfer. Son budget estimatif étant assez élevé, le court métrage n'a toujours pas été réalisé. Depuis quelque temps, le scénario se trouve entre les mains de plusieurs producteurs..
MOUVIZ : Quels moyens ont été nécessaires à la réalisation de votre film ?
S.R: La prise de vue s'est faite avec un camescope Tri-CCD Panasonic : le NV-GS400. Un très bon camescope ! Côté audio : un micro, et une perche. Côté éclairage : une seule mandarine, un halogène de jardin 500 W, et trois lampes de bureau, munies d'ampoules 60 W. Une vieille petite table de salon sur roulettes nous a servi de Rail / Dolly, pour les travellings. Il nous a fallu aussi : un faux doigt en plastique, un faux bras, un faux œil, et un flacon de faux sang ! Tous les plans ont été tournés avec un complément grand angle, de manière à obtenir la plus petite focale possible.
MOUVIZ : Comment s'est déroulé le tournage ?
S.R: On peut dire que le tournage a été très épuisant, voire éprouvant par moments. Surtout pour les comédiens. On a du " shooter " plus de 50 plans (avec effets spéciaux pour certains) en l'espace d'un seul week-end, dans une maison de banlieue gracieusement prêtée. A raison de 15 heures de travail par jour ! En fait, il fallait boucler tout le tournage avant le lundi midi. A la fin du week end, alors qu'il nous restait encore quelques plans à filmer, les comédiens étaient si fatigués qu'il fallait les forcer à garder les yeux ouverts pendant toute la durée de la prise. Et en plus, les derniers plans étaient ceux se déroulant dans le lit de la chambre à coucher. Encore plus difficile de les garder éveillés .
MOUVIZ : Etes vous satisfait du résultat final ?
S.R: Ma foi, oui. Dans l'ensemble. En fait, je suis plutôt satisfait du visuel, du jeu des comédiens, et du montage. En revanche, si c'était à refaire, je changerais volontiers certains dialogues.
MOUVIZ : Quels sont vos projets ?
S.R: En ce moment, je finis de monter une fausse pub (un petit polar du style : un tueur à gages se voit confier un contrat juteux par son commanditaire). Par ailleurs, je prépare une bande annonce d'un long-métrage policier, un polar " hard-boiled " avec pas mal de scènes d'action, et quelques plans assez sanglants. Une fois la bande annonce montée, j'aimerais démarcher les sociétés de production, pour essayer d'obtenir un petit budget (entre 80 et 100000 euros peut-être), et tourner le long-métrage courant de l'année 2008, en haute définition, avec la Varicam de Panasonic, ou bien une bonne Sony HDCam.
Et là: version plus définitive
MOUVIZ : Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre "équipe" ?
S.R: J'ai 38 ans, et j'habite à Paris, dans le 19ème arrondissement. Je travaille essentiellement à Cognacq-Jay, en tant que technicien vidéo (intermittent du spectacle). Depuis quelques années, je fais aussi régulièrement des petits rôles et silhouettes dans des longs métrages ciné ou télé (notamment : 13 Tzameti, quelques épisodes de PJ, ou de Diane, femme flic). Ce qui me permet entre autre de rencontrer régulièrement des comédiens ou techniciens très motivés, et prêts à s'investir dans un projet non rémunéré. Quant à l'équipe très réduite du film, ce sont tous des amis ou connaissances : le chef op, l'ingé son, le maquilleur, l'assistant réa, et le compositeur. Sans oublier les deux comédiens.
MOUVIZ : Quelles sont vos influences et inspirations ?
S.R: J'ai été essentiellement influencé par deux films : Misery, avec la l'inoubliable et traumatisante Kathy Bates, et La Guerre des Rose. Côté mise en scène, mes grands maîtres depuis toujours, sont Sam Raimi, le couple Caro-Jeunet, John Carpenter et moult réalisateurs de films d'horreur.
MOUVIZ : Qu'est-ce qui vous a amené à vouloir réaliser ce film ?
S.R: Au départ, l'idée était de réaliser une petite maquette d'un court-métrage de 26 minutes, c'est à dire la même durée qu'un épisode des Contes de la Crypte, série fantastique dont je suis un fan inconditionnel et absolu. L'histoire du court métrage reprend l'idée de la petite maquette (un couple qui finit par se haïr au plus haut point) mais elle se déroule surtout en Enfer. Son budget estimatif étant assez élevé, le court métrage n'a toujours pas été réalisé. Depuis quelque temps, le scénario se trouve entre les mains de plusieurs producteurs..
MOUVIZ : Quels moyens ont été nécessaires à la réalisation de votre film ?
S.R: La prise de vue s'est faite avec un camescope Tri-CCD Panasonic : le NV-GS400. Un très bon camescope ! Côté audio : un micro, et une perche. Côté éclairage : une seule mandarine, un halogène de jardin 500 W, et trois lampes de bureau, munies d'ampoules 60 W. Une vieille petite table de salon sur roulettes nous a servi de Rail / Dolly, pour les travellings. Il nous a fallu aussi : un faux doigt en plastique, un faux bras, un faux œil, et un flacon de faux sang ! Tous les plans ont été tournés avec un complément grand angle, de manière à obtenir la plus petite focale possible.
MOUVIZ : Comment s'est déroulé le tournage ?
S.R: On peut dire que le tournage a été très épuisant, voire éprouvant par moments. Surtout pour les comédiens. On a du " shooter " plus de 50 plans (avec effets spéciaux pour certains) en l'espace d'un seul week-end, dans une maison de banlieue gracieusement prêtée. A raison de 15 heures de travail par jour ! En fait, il fallait boucler tout le tournage avant le lundi midi. A la fin du week end, alors qu'il nous restait encore quelques plans à filmer, les comédiens étaient si fatigués qu'il fallait les forcer à garder les yeux ouverts pendant toute la durée de la prise. Et en plus, les derniers plans étaient ceux se déroulant dans le lit de la chambre à coucher. Encore plus difficile de les garder éveillés .
MOUVIZ : Etes vous satisfait du résultat final ?
S.R: Ma foi, oui. Dans l'ensemble. En fait, je suis plutôt satisfait du visuel, du jeu des comédiens, et du montage. En revanche, si c'était à refaire, je changerais volontiers certains dialogues.
MOUVIZ : Quels sont vos projets ?
S.R: En ce moment, je finis de monter une fausse pub (un petit polar du style : un tueur à gages se voit confier un contrat juteux par son commanditaire). Par ailleurs, je prépare une bande annonce d'un long-métrage policier, un polar " hard-boiled " avec pas mal de scènes d'action, et quelques plans assez sanglants. Une fois la bande annonce montée, j'aimerais démarcher les sociétés de production, pour essayer d'obtenir un petit budget (entre 80 et 100000 euros peut-être), et tourner le long-métrage courant de l'année 2008, en haute définition, avec la Varicam de Panasonic, ou bien une bonne Sony HDCam.
C'est un lit parfaitement triangulaire. Elle du côté A-B, moi du côté C-B, chacun sa place, chacun sa nuit, ce qui fait que nous nous endormons en V. C'est à la pointe du V, -donc au niveau du B-, que nos pieds se bousculent... quoique les miens, plus grands, débordent largement du lit: position inconfortable qui n'en finit pas de déformer mon corps. Dommage... ses pieds sont chauds là-bas, pliés sous les genoux. Au milieu du lit, parfaitement triangulaire, dans l'espace vacant, nous avons planté un cerisier. Il y a fort longtemps. Le chat y grimpe parfois pour surprendre les volatiles qui suivent les avions, à la vitesse de la lumière des rêves.
En plein crâne du mystère - les sépultures virtuelles
Avec l'écho d'un gros
morceau
frileux
Ma viande,
Mon crâne
Labyrinthe
Au dedans
J'y suis bien
quelque part
Niché sous les abcès
le crachat des
reptiles
Touché!
Je me dilue
à bout portant
Exsangue
Et je la vois venir
-partir et re-venir-
En ma diversité
Je pourrais presque
vous parler de nous
de moi
s'il n'y avait la résistance
au pire
la saignée sous la chair...
morceau
frileux
Ma viande,
Mon crâne
Labyrinthe
Au dedans
J'y suis bien
quelque part
Niché sous les abcès
le crachat des
reptiles
Touché!
Je me dilue
à bout portant
Exsangue
Et je la vois venir
-partir et re-venir-
En ma diversité
Je pourrais presque
vous parler de nous
de moi
s'il n'y avait la résistance
au pire
la saignée sous la chair...
1 nov. 2007
Thank's Eric
Le quarante-quatrième opus de Microbe est à l’impression. Sous-titré « Décollages, dépoèmes, désaphorimes… », il regroupe des textes sélectionnés par Paul Guiot et signés Anne Archet, Éric Dejaeger, Yvan Dusausoit, George Elliautou, Paul Guiot, Isabelle Herbert, Nicolas Kelig, Marie-Anne Lassine, Fabrice Marzuolo, Louis Mathoux, François Nedonema, José Spinoza, Bertrand Van Drogenbroeck et Thomas Vinau. Il est illustré de collages de Philippe Lemaire. Il sera accompagné (pour les abonnés « plus ») du quatorzième mi(ni)crobe : Un bretzel entre nous de Thierry Roquet.
Si votre abonnement est terminé, pensez à le renouveler...
Si vous désirez découvrir la revue ou vous abonner, contactez-moi.
On peut faire suivre l’info, la websiter, tout ce qu’on veut, etc.
Bien cordialement,
Éric Dejaeger ericdejaeger@yahoo.fr
Si votre abonnement est terminé, pensez à le renouveler...
Si vous désirez découvrir la revue ou vous abonner, contactez-moi.
On peut faire suivre l’info, la websiter, tout ce qu’on veut, etc.
Bien cordialement,
Éric Dejaeger ericdejaeger@yahoo.fr
20 oct. 2007
Les mots penchent du côté
sombre
des rivières
ils se cherchent
ils en cherchent d'autres
qui ne sont pas les leurs
Ils hésitent Ils se battent
Ils montent à la surface
et les phrases qu'ils se forment
au hasard
des rencontres
n'ont plus de sens
Aucun
mais je m'en fous
C'est l'heure ou je penche
avec eux
le bocal vers l'eau sale
sombre
des rivières
ils se cherchent
ils en cherchent d'autres
qui ne sont pas les leurs
Ils hésitent Ils se battent
Ils montent à la surface
et les phrases qu'ils se forment
au hasard
des rencontres
n'ont plus de sens
Aucun
mais je m'en fous
C'est l'heure ou je penche
avec eux
le bocal vers l'eau sale
19 oct. 2007
la vitre est luisante,
un peu comme nos regards gênés,
maladroits,
bouffis de reflets sans pensées:
dans le train, là,
je suis assis,
mal assis
entre Paris et Seine et Marne.
il ne pleut plus.
En face de moi, un homme est plongé dans une brochure.
le titre est en anglais.
Puis l'homme repu
replie sa brochure,
la range consciensieusement dans son attaché-case.
Sa veste est posée sur son avant-bras.
Le soleil sur nos joues
a un je-ne-sais-quoi d'intime
et faux.
un peu comme nos regards gênés,
maladroits,
bouffis de reflets sans pensées:
dans le train, là,
je suis assis,
mal assis
entre Paris et Seine et Marne.
il ne pleut plus.
En face de moi, un homme est plongé dans une brochure.
le titre est en anglais.
Puis l'homme repu
replie sa brochure,
la range consciensieusement dans son attaché-case.
Sa veste est posée sur son avant-bras.
Le soleil sur nos joues
a un je-ne-sais-quoi d'intime
et faux.
11 oct. 2007
3 oct. 2007
2 oct. 2007
29 sept. 2007
Tu tires sur les fils Pour que j'ouvre les yeux
ensuite
Tu tires vers toi plus fort
et là tu t'aperçois
que ma tête penche
d'un côté
Qui n'est pas le côté des fils
Alors tu lâches
Les fils
Et quand tu lâches
d'un coup sec
Je ne sais plus quoi faire
des tissus élastiques
N'oublie pas de recoudre
le chaos
Dans sa chair.
ensuite
Tu tires vers toi plus fort
et là tu t'aperçois
que ma tête penche
d'un côté
Qui n'est pas le côté des fils
Alors tu lâches
Les fils
Et quand tu lâches
d'un coup sec
Je ne sais plus quoi faire
des tissus élastiques
N'oublie pas de recoudre
le chaos
Dans sa chair.
28 sept. 2007
Sans doute avait-elle peur d'en dire un de trop
Je suis rentré,
Crevé,
Après mes 7h
42 précises
De contrat à Nanterre
J’ai un peu
Vu ma femme qui m'attendait pour
Le dîner
C'est surtout ma fille
Qui avait hâte de
me raconter sa journée
A l'école
Avant d’aller au lit
Malade
Ma femme n’a pas
Dit un mot
De la soirée
Ca me surprend toujours.
Crevé,
Après mes 7h
42 précises
De contrat à Nanterre
J’ai un peu
Vu ma femme qui m'attendait pour
Le dîner
C'est surtout ma fille
Qui avait hâte de
me raconter sa journée
A l'école
Avant d’aller au lit
Malade
Ma femme n’a pas
Dit un mot
De la soirée
Ca me surprend toujours.
27 sept. 2007
Mort à Venise - Luchino Visconti
26 sept. 2007
"N’y a-t-il pas là quelque chose de surprenant ? Nous sommes intérieurs à nous-mêmes, et notre personnalité est ce que nous devrions le mieux connaître. Point du tout ; notre esprit y est comme à l’étranger..." Bergson.
C'est donc là
Qu'il faudrait
s'arrêter
Par manque de recul
-Au seuil de l'inaccessible perception-
Puisqu'on
se joue de nos possibles
et qu'il convient de faire avec
le peu qu'il reste.
C'est donc là
Qu'il faudrait
s'arrêter
Par manque de recul
-Au seuil de l'inaccessible perception-
Puisqu'on
se joue de nos possibles
et qu'il convient de faire avec
le peu qu'il reste.
25 sept. 2007
Me myself I (en vacances cet été)

Pickles & Mustard (Mon 1er recueil - 2006)
Voici ce qu'en dit Dan Leutenegger, l'éditeur revuiste:
"On ne présente pas un recueil de Thierry Roquet, on le sniffe, le suce, le dévore et on recommence…
« Fuir le Massachaussettes avec quelques zombies », « La grenouille pétomane », « L'homme qui bronze dans l'ascenseur », « L'auto-stoppeuse et la boîte à gants »… ces quelques titres nous racontent des histoires à la fois insolites et quotidiennes ; saugrenues, inattendues et terriblement mordantes.
Un livre bandant, dans tous les sens du terme !
« Banque et mercerie, à visiter d'urgence avant de crever ... » "
Si ça vous donne pas envie de m'acheter, je veux dire d'acheter le recueil, alors, là, j'y comprends plus rien, merde alors! Youuuuh!
Richard Brautigan - Journal Japonais

Extrait: A Study in Roads"All the possibilities of life,
all roads led here.
I was never going anyplace else,
41 years of life:
Tacoma, Washington
Great Falls, Montana
Oaxaca, Mexico
London, England
Bee Caves, Texas
Victoria, British Columbia
Key West, Florida
San Francisco, California
Boulder, Colorado all led here: Having a drink by myselfin a bar in Tokyo before lunch, wishing there was somebody to talk to.
Tokyo May 28, 1976
24 sept. 2007
Au taf (3)
Un travail routinier,
Un écran routinier,
Un téléphone routinier,
Un ou deux néons
mals réglés,
Une clim' entre
chaud et froid,
Des yeux qui fatiguent
Vite,
Un manager qui rôde,
Un écran routinier,
Un téléphone qui sonne
sans cesse,
SANS CESSE,
SANS CESSE,
Un manager
vicieux
qui rôde
qui rôde
et l'envie
fracassante
de lui foutre
sur la gueule
Un écran routinier,
Un téléphone routinier,
Un ou deux néons
mals réglés,
Une clim' entre
chaud et froid,
Des yeux qui fatiguent
Vite,
Un manager qui rôde,
Un écran routinier,
Un téléphone qui sonne
sans cesse,
SANS CESSE,
SANS CESSE,
Un manager
vicieux
qui rôde
qui rôde
et l'envie
fracassante
de lui foutre
sur la gueule
23 sept. 2007
La porte de mes limites Pas de clé sans serrure.
Il y a une porte que je traverse chaque nuit, la porte de mes limites. Dans mon réduit de vie à la recherche de l’Être, j’achète quelques mots, une lune à gratter. Surtout ne pas dormir. Avant de m'écrouler je vole au soleil un de ses jeunes rayons et découvre six cratères satellites. Si par bonheur trois d’entre eux s’illuminent, j’attrape mon microscope le cœur saisi de sens. Alors je les observe comme des diamants bruts puis referme la porte direction l’oreiller.
-Ludo K.-
On ouvre une porte tant qu'il y a une porte derrière une porte et d'autres portes derrière encore on ouvre une porte qui résiste et qui grince couloirs secrets recoins frileux on ouvre une porte à tout hasard porte cochère vers l'inconnu on ouvre une porte au gré des vents de distorsions intimes on ouvre un oeil un horizon une autre porte derrière une porte
Et puis toujours quelqu'un qui les referme sur nos vertiges en cours
Il y a une porte que je traverse chaque nuit, la porte de mes limites. Dans mon réduit de vie à la recherche de l’Être, j’achète quelques mots, une lune à gratter. Surtout ne pas dormir. Avant de m'écrouler je vole au soleil un de ses jeunes rayons et découvre six cratères satellites. Si par bonheur trois d’entre eux s’illuminent, j’attrape mon microscope le cœur saisi de sens. Alors je les observe comme des diamants bruts puis referme la porte direction l’oreiller.
-Ludo K.-
On ouvre une porte tant qu'il y a une porte derrière une porte et d'autres portes derrière encore on ouvre une porte qui résiste et qui grince couloirs secrets recoins frileux on ouvre une porte à tout hasard porte cochère vers l'inconnu on ouvre une porte au gré des vents de distorsions intimes on ouvre un oeil un horizon une autre porte derrière une porte
Et puis toujours quelqu'un qui les referme sur nos vertiges en cours
De l'agoraphobie au mouvement irreversible (2)
Mon entrée dans un lieu public ce n'est jamais en grande(s) pompe(s) C'est au détriment du reste Je pense qu'on me juge Qu'on se fout de ma gueule Et la violence de LEURS regards me désarçonne J'ai beau me dire que je me fais des idées Simplement des idées Que la violence de LEURS regards ne blesse que mon degré d'appréhension et mon manque de confiance J'ai beau me dire que j'en ai rien à foutre Que j'ai fait des efforts pour surmonter tout ça Quand j'entre dans un lieu public Je ne suis plus le même
Qu'un corps planté sans ses racines et qui ne tient debout que par miracle.
Qu'un corps planté sans ses racines et qui ne tient debout que par miracle.
J'ai croisé cette vieille qui marchait voûtée, vite essoufflée, s'arrêtant en plein trottoir pour faire une pause. Je me suis rendu au cabinet médical d'à côté pour n'en sortir qu'une vingtaine de minutes plus tard. Eh bien, la vieille avait à peine avancé, elle était toujours là, toujours voûtée, quelques dizaines de mètres plus loin.
Alors: est-ce que la cadence de nos pas habituels, celle de nos gestes, peuvent avoir une incidence sur la notion du temps qui passe?
J'en sais rien. J'ai simplement dépassé cette vieille et puis j'ai pensé à autre chose.
Alors: est-ce que la cadence de nos pas habituels, celle de nos gestes, peuvent avoir une incidence sur la notion du temps qui passe?
J'en sais rien. J'ai simplement dépassé cette vieille et puis j'ai pensé à autre chose.
Avec du fil (à tordre dans tous les sens) et des noeuds, des putains de noeuds, coulants, je te tricote un pull pour l'hiver, une camisole, une écharpe d'étranglement, tout ce que tu veux qui te sorte de ton silence, tu me joues ta petite musique intérieure, très intérieure, je te traduis la mienne, le rythme qui va avec, les basses, l'écho, les nerfs, la voix haut perchée, une danse au corps à corps, là, tel qu'on se lit, c'est un son creux, sans accroche, c'est plutôt le non-dit, le néant, veux-tu un pull pour l'hiver, qui couvrirait mes bras, nos bras, les dissonnances frileuses, les anciennes caresses à fleur de peau, mortes, les factures en suspens, tout ce qui cloche, nos pieds nus sur les graviers pointus, comme des reproches, nos regards vides, le spectre des caricatures, ailleurs que dans cette chambre, 50 watts, et fasse qu'au moins on meurre avec un peu de joie au ventre. Sais-tu que je vieillis pour vivre à tes côtés?
Je quitte la boutique de fleurs comme j'y suis entré sans fleur sans paquet dans les bras il n'y a pas il n'y a pas d'odeur particulière et à qui offrirais-je un bouquet à qui Dans la rue dedans qui ressemble à une bouche ouverte à la suffocation j'avale des litres de kilomètres sans raison aparente Je recrache du souffle comme si je grimpais des escaliers en colimaçon pour aller quelque part en haut d'une tour d'une tour prête à s'effondrer sur mon petit univers Les pieds gonflés Devant moi sur l'affiche se tient la fille à moitié nue J'attends le métro Ligne 13 et je me dis qu'il y a vraiment trop de monde autour de moi et que ce monde me met très mal à l'aise très mal à l'aise très mal à l'aise etc
De l'agoraphobie au mouvement irreversible (1)
J'étais dans cette rue, en bas de chez moi, à me frayer un chemin, décalque d'une ornière, d'un trou de souris, d'une maladie intime, je marchais, rasant presque les murs, le corps plombé, tête baissée, les yeux rivés sur le bitume, sur mes grolles élimées, les merdes de clebs, les papiers sales, les vieux mégots perdus, n'importe quoi qui me permette de fuir et de tenir le coup, je ne savais plus trop comment exposer le plus simplement du monde ma présence anodine à la rue.
Comme un morceau de cervelet qui aurait brûlé vif au micro-ondes.
Comme un morceau de cervelet qui aurait brûlé vif au micro-ondes.
La nuit est longue à cotoyer l'abcès en négation de soi La tête prise en conscience Léchée par les démangeaisons Au cri sourd des migraines des gellules et d'alcools Mon univers de lunes sang Toujours plus de gellules sur la plaie En soustraction du reste Il n'y a pas d'oubli probable Au mieux possible Mais rien n'y fait On a tôt cru de crever l'équinoxe de vie au travers de la gorge Et ça ne suffit pas Ca ne suffit jamais Pas même d'en rajouter Les mots creusent sans sépulture L'instant d'après est de courte durée C'est un répit Pas un repos Nuances L'équilibre est précaire On le sait Et Alors? Toujours en filigrane l'insistance d'en finir
Chambre d'exils Toi qui me sais brisé Exsangue Te me retiens au plus ténu des fils Je ne suis là qu'en apparence
(à Ludo K.)
Chambre d'exils Toi qui me sais brisé Exsangue Te me retiens au plus ténu des fils Je ne suis là qu'en apparence
(à Ludo K.)
Au taf (2)
En dehors du métier pour lequel on est payé
-(quand même)-
il y a tout un tas de trucs à faire sur son lieu de travail
Comme de fixer l'écran et le logo IBM
Comme d'écouter ce que disent les autres
Sans rien capter
Comme de rendre le regard aux jeunes femmes les plus séduisantes ou simplement à celles assises en face de soi
Comme de répondre
Comme de regarder l'heure
Et vérifier combien il reste de clopes dans le paquet acheté ce matin
On se dit alors qu'on va sans doute pouvoir tenir le coup - si on ajoute d'autres cafés, un peu plus d'ironie et des bouffées de vie.
-(quand même)-
il y a tout un tas de trucs à faire sur son lieu de travail
Comme de fixer l'écran et le logo IBM
Comme d'écouter ce que disent les autres
Sans rien capter
Comme de rendre le regard aux jeunes femmes les plus séduisantes ou simplement à celles assises en face de soi
Comme de répondre
Comme de regarder l'heure
Et vérifier combien il reste de clopes dans le paquet acheté ce matin
On se dit alors qu'on va sans doute pouvoir tenir le coup - si on ajoute d'autres cafés, un peu plus d'ironie et des bouffées de vie.
Il y a cette femme qui fait le tour du pâté de maisons & Je lui demande pourquoi elle fait le tour du pâté de maisons & Elle me répond qu'elle n'arrive pas à s'arrêter & Je lui dis c'est con & Si elle a besoin d'aide & Je marche derrière elle & Je lui redemande si elle a besoin d'aide & Elle ne répond pas & Je marche derrière elle & Je n'arrive plus à m'arrêter & Il y a cette femme & Il y a moi & Nous faisons le tour du pâté de maisons & Quelqu'un nous demande pourquoi nous faisons le tour du pâté de maisons...
Dans le bus bondé
L'étoile filante
heurte le feu, au rouge.
Son coeur fait boum.
Du sang s'écoule sur la paroi
sur la paroi d'un bus
Un bus qui saigne.
Un bus bondé de pieds crottés.
Quelqu'un écrase la pluie sur des pieds inconnus
Des pieds crottés d'étoiles filantes et de ciel sans lumière.
Sur le siège d'à-côté, un homme d'affaires
à poils de nez trop longs se fait tirer les poils du nez dans le repli humide des parapluies.
On se bouscule pour vivre.
Dehors, la boue, des flaques.
Mes pieds sont tout crottés,
Et c'est là tout ce qui m'intéresse...
heurte le feu, au rouge.
Son coeur fait boum.
Du sang s'écoule sur la paroi
sur la paroi d'un bus
Un bus qui saigne.
Un bus bondé de pieds crottés.
Quelqu'un écrase la pluie sur des pieds inconnus
Des pieds crottés d'étoiles filantes et de ciel sans lumière.
Sur le siège d'à-côté, un homme d'affaires
à poils de nez trop longs se fait tirer les poils du nez dans le repli humide des parapluies.
On se bouscule pour vivre.
Dehors, la boue, des flaques.
Mes pieds sont tout crottés,
Et c'est là tout ce qui m'intéresse...
Le chauffeur de taxi me demande ou je veux aller Je lui réponds que je n'en sais trop rien Que je veux juste me laisser aller à la ville à la nuit dans les embouteillages Ouais ouais Mais je sens qu'il ne me croit pas Il jette un oeil dans le rétroviseur Il y a du monde partout Ca n'avance pas Lui il s'énerve moi je regarde les immeubles Lui il s'écoute la radio un match de foot moi je compte les données en mémoire N'empêche qu'il me dépose devant chez moi Parce que c'est toujours par devant chez moi que je me gare quand j'ai fini de me faire le taxi
et que je redeviens le mari et le père
Et ça nous ménera ou?
et que je redeviens le mari et le père
Et ça nous ménera ou?
J'ai pas envie de raconter quoi que ce soit à qui que ce soit C'est comme ça et puis je ne sais pas quoi dire Alors le métro repart avec ses tronches d'usine fermées Dehors la nuit La nuit tombe sur mes rudiments en bandoulière Je me pèse lourd et pas un seul reflet d'amour En guest sur mes talons tous ces moments de solitude à tuer Des bouts de merde par terre En plein dans le mille c'est bien ma veine et Puis ça continue quand même Avec ou sans Je suis un peu comme une fleur sauvage qui pousse en diagonale quand il n'y a plus rien autour
C'est quand tout dort qu'elle parle Elle parle de ma tristesse Car je veux qu'elle m'en parle De ce qui cloche et d'ou ça vient Ma tristesse C'est la voix que j'écoute en moi Ce n'est que son murmure à peine audible Une petite rivière en rase campagne Un oiseau sur un arbre fruitier Je suis penché sur le bruissement léger de ses reflets stagnants Parfois je suis plus rapide qu'elle J'anticipe J'inscris ses phrases au bloc de mots qui me sonnent faux D'une idée fixe D'une évidence Je module ses paroles La voix me dit que je me trompe Que je parle d'un autre Je n'en suis pas si sûr C'est à cause de son murmure quand tout dort et qu'elle me parle qu'elle parle en moi tout bas J'entends plusieurs voix et je ne sais plus laquelle est à prendre
Ou à laisser.
Ou à laisser.
Je vis avec les taupes & Vous savez pourquoi? Je passe mon temps à l'enfoncer et à creuser ma tête ou ça fait mal & ça fait ensuite un temps fou à essayer de remonter la pente à la surface & Vous vous en foutez J'ai l'habitude Vous m'avez déjà piétiné de toutes vos certitudes & Alors si j'existe? Oui, avec les taupes j'ai déjà dit Six pieds sous terre & de ça aussi vous pouvez en être certain
On s'y croisera un jour
On s'y croisera un jour
A l'actrice anonyme d'un film X
Je me suis paluché
de la main gauche
en regardant ton cul
à la télé
Tu t' faisais enculer
Par un genre d'abruti
Tout en muscles
En moins de deux minutes
j'avais déjà largué
mon sperme entre mes doigts
Parce qu'il suffit de peu pour
Soulager un homme
de la main gauche
en regardant ton cul
à la télé
Tu t' faisais enculer
Par un genre d'abruti
Tout en muscles
En moins de deux minutes
j'avais déjà largué
mon sperme entre mes doigts
Parce qu'il suffit de peu pour
Soulager un homme
Journal infime (1)
Aujourd'hui, pas grand-chose à signaler.
Je tiens quand même à l'écrire.
Il y a des jours ou c'est le contraire qui se passe.
Ca compense un peu.
Et du peu, on tire parfois de longues -et belles- histoires.
J'aime bien les choses inutiles quand elles sont vraiment nécessaires
Je tiens quand même à l'écrire.
Il y a des jours ou c'est le contraire qui se passe.
Ca compense un peu.
Et du peu, on tire parfois de longues -et belles- histoires.
J'aime bien les choses inutiles quand elles sont vraiment nécessaires
Journal infime (2)
Aujourd'hui, ciel gris, sol pluvieux
Dans ma chambre d'hôpial,
Seul
Jour de Convalescence
Je marche de plus en plus
Je ressens moins la douleur
De l'opération.
Je m'efforce d'aller mieux.
Mais voilà qu'au dehors,
La vie m'attend, Grise et pluvieuse,
tout comme le ciel et sans raison.
Dans ma chambre d'hôpial,
Seul
Jour de Convalescence
Je marche de plus en plus
Je ressens moins la douleur
De l'opération.
Je m'efforce d'aller mieux.
Mais voilà qu'au dehors,
La vie m'attend, Grise et pluvieuse,
tout comme le ciel et sans raison.
Journal infime (3)
Aujourd'hui, ciel bleu, froid d'automne
J'ai repris le taf il y a quelques jours
Exactement comme avant
Sans grande motivation
Si ce n'est celle d'attendre
La fin de la journée.
A 19h.
Quand il est l'heure pile-poil de reprendre la voiture
Et de rentrer chez moi
En sens inverse
Il me fallait sans doute
D'avoir vécu une journée de plus,
Abrutissante, dépersonnalisante
et absolument stérile
Puisque nécessité fait loi.
J'ai repris le taf il y a quelques jours
Exactement comme avant
Sans grande motivation
Si ce n'est celle d'attendre
La fin de la journée.
A 19h.
Quand il est l'heure pile-poil de reprendre la voiture
Et de rentrer chez moi
En sens inverse
Il me fallait sans doute
D'avoir vécu une journée de plus,
Abrutissante, dépersonnalisante
et absolument stérile
Puisque nécessité fait loi.
L'affichage lumineux dit qu'il y a 43 minutes pour aller de Porte Maillot à Porte d'Orléans. Je sais donc ou j'en serais de ma vie dans 43 minutes si tout se passait comme prévu: au niveau de Porte d'Orléans. Sauf que je sors à Porte Brançion, juste avant la Porte d'Orléans, et que l'affichage lumineux ne dit strictement rien à ce sujet: Porte Brançion, c'est l'inconnu, le flou et ça me réflète plutôt bien. C'est sans doute pour ça que je sors chaque soir à Porte Brançion. Ce n'est pas un hasard si j'habite à proximité.
Au taf (1)
Périphérie. Centre d'appels. Parking. Nous subissons actuellement l'attaque des zombies. Je regarde l'heure: ils sont en avance. Ils sont toujours en avance. Je bois un mauvais café tandis que, par dizaines, ils martèlent de leurs poings décharnés les stores de l'entreprise. Ca fait un boucan d'enfer. Des voix caverneuses. Les murs tremblent. Le téléphone sonne. "Pourquoi ils sont en avance aujourd'hui?". "Ils sont toujours en avance". Je réponds au téléphone et ça n'a rien à voir avec le passage à l'heure d'hiver.
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