30 mars 2010

Depuis des semaines des mois

Les coudes posés contre
le rebord en fer forgé
il s'est amusé à compter les
passants pendant un certain temps
avant de complètement
s'emmêler les pinceaux
dans ses calculs
à mesure que la rue s'animait
il aurait aimé leur crier
d'avancer moins vite et de cesser
de venir
de droite à gauche de gauche
à droite
qu'il puisse reprendre le décompte
exact
tranquillement
il s'était arrêté à 327 ou 328 mais
il ne savait pas s'il avait compté
certains d'entre eux à plusieurs
reprises ça en devenait infernal
il est retourné s'allonger
épuissé lessivé vidé
pleurant doucement
sur le ridicule de la situation
et
sur la maladie qui couvait depuis des semaines des mois

4 commentaires:

dada a dit…

très touchant comme texte sur l'absurdité de la vie et aussi le coté obsessionel du personnage.j'adore la chute.on est tous un peu malade non?

Marlene a dit…

tout pareil que le commentaire de la miss ! oui, nous sommes tous un peu malade, sans doute...

co errante a dit…

Mobert, Carver, ça rime, là encore aussi...

Thierry Roquet a dit…

Merci à toutes les trois !!

Eh Co, tu fumes quoi, là ? ;-))