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8 janv. 2017
Un peu de Dan Fante, ça fait du bien !
J'aime bien changer de boulot. Je n'ai pas de gros besoins. Je ne souhaite pas spécialement détenir des actions ni participer à la redistribution des profits, je n'aime pas me sentir coincé dans un moule, ni devoir baiser quelqu'un pour monter les échelons dans une boîte. Quand on ne fait que des boulots d’intérim, on arrive presque toujours à éviter toutes ces histoires auxquelles on a systématiquement droit avec un boulot régulier-compétition, favoritisme, politique et le reste, comme ce qui m'était rapidement tombé dessus quand je bossais au cinéma. Il suffi d'un coup de fil et d'une demande de réaffectation pour se sortir d'une situation merdique.
(En crachant du haut des buildings)
Je faisais du télémarketing, à enquiquiner des pigeons innocents. Baratiner pour fourguer des abonnements au gaz et au fuel, dans un central surchauffé sur Santa Monica à Hollywood. La grosse arnaque. J'en avait plein le dos de faire le taxi et le boulot au standard me laissait plus de temps pour écrire. Je gagnai assez pour alimenter mon fonds de gin et d'amphets. La nuit, j'écrivais mes poèmes. Objectif un poème par jour. C'était ça ou la mort.
(Régime sec)
Pendant des années
j'ai versé du bourbon dans ma tête
pour tuer les voix
Mais vint le temps où j'ai dû lâcher la gnôle
ou rendre mon passeport
Des jours ca allait si mal
que je devais remballer mes affaires dès le matin
dire que j'étais malade et quitter mon poste de télé-vendeur
trente secondes avant de tuer quelqu'un
Je passais prendre deux Big Mac et louer deux pornos
je rentrais
tirais les rideaux
et me branlais dans du steak haché
pour étouffer le bruit
Il me fallait des heures de télé et des romans de 800 pages sans
répondre au téléphone
pendant des jours
sans me raser ni laver une assiette
ni changer de slip
juste pour garde la tête hors de l'eau
Aujourd'hui
je vais mieux
j'ai changé pour Burger King
(De l'alcool dur et du génie)
3 juin 2015
tous ceux que j'aime... (de Thierry Radière)
tous ceux que j’aime sont là
et je voudrais tellement être autrement
avec eux plus présent plus assis
moins sur le qui-vive des crépuscules
à rabâcher constamment des reproches
sur mon compte à propos de je ne sais
quoi d’impalpable et qui me démange
depuis que j’existe à rebours
et je voudrais tellement être autrement
avec eux plus présent plus assis
moins sur le qui-vive des crépuscules
à rabâcher constamment des reproches
sur mon compte à propos de je ne sais
quoi d’impalpable et qui me démange
depuis que j’existe à rebours
nous échangeons des paroles des rires
des idées des soupirs que je trouve beaux
sans jamais le dire que bien plus tard
à l’aurore sur une terrasse couverte de glycine
quand ils sont partis et que le téléphone
est coupé tous les deux nous nous parlons
de ce qui fait les jours heureux
recouchés l’un contre l’autre
sans nous en apercevoir au lit
des idées des soupirs que je trouve beaux
sans jamais le dire que bien plus tard
à l’aurore sur une terrasse couverte de glycine
quand ils sont partis et que le téléphone
est coupé tous les deux nous nous parlons
de ce qui fait les jours heureux
recouchés l’un contre l’autre
sans nous en apercevoir au lit
21 mai 2015
(tu ne peux pas nommer) (de Murièle Modély)
tu ne peux pas nommer tu n’as jamais pu
ce que tu éprouves ~
pour l'homme
à tes côtés
à chaque fois que son regard le regard
se pose ^
sur une partie
de ton corps
n’importe laquelle tu sens tu as toujours senti
dans un
repli >
de chair <
tu ne sais comment dire ton corps
le sentiment qui rampe - -
dans ta poitrine
le haut-le-cœur °
son corps tu n’as jamais su
plié en quatre
à chaque
)) inspiration (( expiration
la peau qui se dilate
au creux () de tes poumons ( )
15 mai 2015
Perdu pour perdu (Jérôme Leroy)
Quand le grand Jérôme me dédie un poème, bigre, j'en suis pas peu fier ! ;-)
Perdu pour perdu (Jérôme Leroy, Mai 2015)
à Thierry Roquet, cow-boy de Malakoff
Je ne demandais pas grand chose
des espadrilles
des pantalons en toile
des chemises en lin
Je ne demandais pas grand chose
de l’ombre
des citronniers
des chapeaux de paille
Je ne demandais pas grand chose
une petite maison
un transat devant
un bout d’Egée au loin
Je ne demandais pas grand chose
des livres de poésie
du temps devant moi
de la bière fraiche
Je ne demandais pas grand chose
du poisson grillé
des sommeils ailés
des semaines sans parler
Et si je l’avais eu
ce pas grand chose
je n’aurais pas trahi
je n’aurais pas menti
je n’aurais pas senti
ma peau s’en aller
mes nuits se trouer
mes matins s’étrangler
Je ne demandais pas grand chose
Il faut croire que c’était trop
Du coup mettez vous bien
dans la tête que
perdu pour perdu
Je
n’ai
pas
l’in
ten
tion
de
vous
faire
grâce
de
quoi
que
ce
soit.
Le blog de Jérôme Leroy : http://feusurlequartiergeneral.blogspot.fr/
Perdu pour perdu (Jérôme Leroy, Mai 2015)
à Thierry Roquet, cow-boy de Malakoff
Je ne demandais pas grand chose
des espadrilles
des pantalons en toile
des chemises en lin
Je ne demandais pas grand chose
de l’ombre
des citronniers
des chapeaux de paille
Je ne demandais pas grand chose
une petite maison
un transat devant
un bout d’Egée au loin
Je ne demandais pas grand chose
des livres de poésie
du temps devant moi
de la bière fraiche
Je ne demandais pas grand chose
du poisson grillé
des sommeils ailés
des semaines sans parler
Et si je l’avais eu
ce pas grand chose
je n’aurais pas trahi
je n’aurais pas menti
je n’aurais pas senti
ma peau s’en aller
mes nuits se trouer
mes matins s’étrangler
Je ne demandais pas grand chose
Il faut croire que c’était trop
Du coup mettez vous bien
dans la tête que
perdu pour perdu
Je
n’ai
pas
l’in
ten
tion
de
vous
faire
grâce
de
quoi
que
ce
soit.
Le blog de Jérôme Leroy : http://feusurlequartiergeneral.blogspot.fr/
Quelques vidéos de lecture du 1er Mai à la Bastidonne
Vidéos filmées par Jean-Marc Luquet, sous le clapotis incessant et doux de la pluie.
D'abord Hélène D. :
Puis Fred H :
D'abord Hélène D. :
Puis Fred H :
11 mai 2015
Extrospection (de Marlène Tissot)
Elle se regarde de l’extérieur
ses mains qui tremblent
la folie posée là
comme un objet trouvé
un objet tombé
d’on ne sait où
dans les sillons de sa peau
et son propriétaire viendra
peut-être bientôt
le réclamer
elle se regarde et voit
cette folie
et se dit
ce n’est pas moi
ce n’est pas à moi tout ça
ce fatras distordu de pensées
elle se dit
non
je ne suis pas folle
si je l’étais
je le sentirais ce grand désordre
ce grand n’importe quoi
et
elle ne sent rien
elle entend parfois
des voix qui ne sont pas la sienne
des voix qui parlent à l’intérieur d’elle
comme une radio
et dans ces moments-là
elle quitte sa peau
en attendant que le silence revienne
elle s’assoit et
elle se regarde de l’extérieur
ses mains qui tremblent
la folie posée là
comme un objet trouvé
un objet tombé
d’on ne sait où
dans les sillons de sa peau
et son propriétaire viendra
peut-être bientôt
le réclamer
elle se regarde et voit
cette folie
et se dit
ce n’est pas moi
ce n’est pas à moi tout ça
ce fatras distordu de pensées
elle se dit
non
je ne suis pas folle
si je l’étais
je le sentirais ce grand désordre
ce grand n’importe quoi
et
elle ne sent rien
elle entend parfois
des voix qui ne sont pas la sienne
des voix qui parlent à l’intérieur d’elle
comme une radio
et dans ces moments-là
elle quitte sa peau
en attendant que le silence revienne
elle s’assoit et
elle se regarde de l’extérieur
22 oct. 2014
Les fantasmes ont pas d'âge (Grégoire Damon)
le sage m'a dit tu frimes tu te vautres dans la complaisance
tu es très occupé à t'engluer dans la réalité la plus quotidienne et le reste du temps tu rêves à des clichés en croyant que ces rêves ont exactement
ton âge
ta taille
tes artères
tes bronches
mais les fantasmes n'ont pas d'âge
ni le tien ni celui de personne
la richesse
la gloire
les trucs humides et parfumés
ne sont pas ton histoire c'est l'histoire tout court
tu ne feras pas de poésie avec ton inconscient
TOUT LE MONDE A À PEU PRÈS LE MÊME
tu ne feras pas de coup d'édition avec tes frustrations
TOUT LE MONDE SAIT À PEU PRÈS CE QU'IL FERA AVEC UN MILLION
quant à signer de ton nom
ce serait
une violations des principes les plus élémentaires de l'honnêteté intellectuelle
et
un abus de bien social
(bien qu'il faille reconnaître
que tu croises
beaucoup de philosophes déguisés
en clodo
pour un mec de ton âge et de ton milieu)
29 sept. 2014
Un grand écrivain ( devient un grand écrivain ) (de Jean-Marc Flahaut)
un grand écrivain
( devient
un grand écrivain )
dès lors qu’il sait recycler
les idées des autres
sans se faire piquer
voilà le secret
( devient
un grand écrivain )
dès lors qu’il sait recycler
les idées des autres
sans se faire piquer
voilà le secret
lui
sait ça
mieux que personne
alors
il reprend le livre
là
comme ça
dans sa main
c’est bien
puis
l’ouvre
comme une pomme
en son milieu
respire profondément
et fait semblant
de lire ce qu’il lit
car en réalité
chaque mot
chaque phrase est imprimée
dans son cerveau
comme l’adresse d’une maison
en flammes
il insiste
un peu
et finit par reposer le livre
qui se consume
sur le sol
en se déglinguant de partout
et il se lève de sa chaise
et il regarde la bibliothèque
et il s’avoue vaincu
une fois de plus
sait ça
mieux que personne
alors
il reprend le livre
là
comme ça
dans sa main
c’est bien
puis
l’ouvre
comme une pomme
en son milieu
respire profondément
et fait semblant
de lire ce qu’il lit
car en réalité
chaque mot
chaque phrase est imprimée
dans son cerveau
comme l’adresse d’une maison
en flammes
il insiste
un peu
et finit par reposer le livre
qui se consume
sur le sol
en se déglinguant de partout
et il se lève de sa chaise
et il regarde la bibliothèque
et il s’avoue vaincu
une fois de plus
( 2009 )
(poème trouvé sur le site de FX : http://poebzine.canalblog.com/archives/2014/09/21/30518210.html
Le blog de Jim Flahaut : http://fromyourfriendlyneighborhood.blogspot.fr/
10 sept. 2014
tout cela est très mortifiant (de Stéphane Bernard)
on ne veut pas décevoir
ce qui même compte pour rien.
tout cela est très mortifiant.
et cette liberté dont tu parles
est un fantasme mais pas sûr.
je ne suis pas tout comme toi.
je suis cérébral, peu viscéral,
j’ai l'introspection.
ma racine y croît,
arbre d’en bas d’où je pends.
je peux dire que mon infidélité est là.
je délaisse la chair. je pense je l’ôte.
c'est pas nouveau.
je suis comme ça. la passion ? trois années.
chaque seconde brûlait.
avant je n'avais rien d’ouvert.
tout cela est très mortifiant.
et cette liberté dont tu parles
est un fantasme mais pas sûr.
je ne suis pas tout comme toi.
je suis cérébral, peu viscéral,
j’ai l'introspection.
ma racine y croît,
arbre d’en bas d’où je pends.
je peux dire que mon infidélité est là.
je délaisse la chair. je pense je l’ôte.
c'est pas nouveau.
je suis comme ça. la passion ? trois années.
chaque seconde brûlait.
avant je n'avais rien d’ouvert.
et j’y suis entré, et j'ai refermé.
Le blog de Stéphane : http://unemainestaussiunpoing.blogspot.fr/
Au passage, merci à Murièle (L'Oeil Bande) de m'avoir fait découvrir ce superbe poème, via facebook ;-)
21 mai 2014
Un poème de Patrick Roche
Patrick Roche est un jeune étudiant de 21 ans, à Pinceton.
Poème trouvé sur le blog de Murièle Modély :
21. Mon père est renversé par une voiture
Il s’est évanoui sur la route, avec un taux d’alcoolémie
De quatre fois la limite légale.
Je ne pleure pas.
Quatre mois plus tard,
Les infirmiers perdent son pouls
Et je me demande quelle vie
A défilé devant ses yeux.
Rembobinant des cassettes VHS
Des vieux films faits maison
20.
19. Je n’ai pas ramené un ami à la maison depuis quatre ans.
18. Ma mère a le mot « divorce » sur les lèvres
Sa bouche se crispe en l’avalant
Comme s’il brûlait en descendant.
17. Je commence à faire mes devoirs au Starbucks.
J’ai des conversations plus profondes avec les baristas
Qu’avec ma famille.
16. J’attends le soir de Noël.
Mon frère et moi avons l’habitude d’échanger nos cadeaux plus tôt,
Cette année,
Lui et mon père ont échangé des coups.
Ma mère ne va pas à la messe.
15. J’ai une théorie : mon père a recommencé à boire
Peut être parce qu’il a découvert que j’étais gay.
Que s’il réussissait à tout rendre flou,
Peut être que j’aurais l’air « normal » ( « straight »)
15. Ma mère nettoie son vomi au milieu de la nuit
Et cuisine le petit-déjeuner au matin, comme si elle n’avait pas perdu son appétit.
15. Je m’en veux.
15. Mon frère en veut au monde entier
15. Ma mère en veut au chien.
15. Dimanche de Super Bowl.
Mon père débarque comme une avalanche
Il emporte tout dans ses chutes,
Banderoles, tables basses, cadres photo
Trébuchant, tombant.
Je trouve son jeton des Alcooliques Anonymes sur le comptoir de la cuisine.
14. Mon père est sobre depuis dix ans,
Peut être onze ans ?
Je le sais
Nous n’y pensons même plus.
13.
12.
11. Maman me dit que les rendez-vous de Papa sont avec les AA.
Elle me demande si je sais ce que ça veut dire.
Je ne sais pas.
Je hoche la tête quand même.
10. Mes parents ne boivent jamais de vin aux repas de famille.
Tous mes oncles et mes tantes en boivent.
Je suis distrait par la télé et j’oublie de demander pourquoi.
9.
8.
7.
6. Je veux être Spider-Man.
Ou mon père.
Ils sont un peu pareil.
5.
4.
3. Je fais un cauchemar
Le même, à propos de la sorcière Ursula dans la Petite Sirène
Alors je me lève,
Je dandine vers la chambre de Maman et Papa,
Doudou dans la main,
Je m’arrête.
Papa est debout, en sous-vêtements,
Je vois sa silhouette devant la lumière du réfrigérateur
Il lève une bouteille
À ses lèvres.
2.
1.
Zero. Quand ma mère était enceinte de moi,
Je me demande si elle espérait,
Comme tant de mères espèrent,
Que son bébé grandirait pour devenir
Exactement comme
Son père.
La traduction a été faite ici : http://www.madmoizelle.com/poeme-21-alcoolisme-251182
Poème trouvé sur le blog de Murièle Modély :
21. Mon père est renversé par une voiture
Il s’est évanoui sur la route, avec un taux d’alcoolémie
De quatre fois la limite légale.
Je ne pleure pas.
Quatre mois plus tard,
Les infirmiers perdent son pouls
Et je me demande quelle vie
A défilé devant ses yeux.
Rembobinant des cassettes VHS
Des vieux films faits maison
20.
19. Je n’ai pas ramené un ami à la maison depuis quatre ans.
18. Ma mère a le mot « divorce » sur les lèvres
Sa bouche se crispe en l’avalant
Comme s’il brûlait en descendant.
17. Je commence à faire mes devoirs au Starbucks.
J’ai des conversations plus profondes avec les baristas
Qu’avec ma famille.
16. J’attends le soir de Noël.
Mon frère et moi avons l’habitude d’échanger nos cadeaux plus tôt,
Cette année,
Lui et mon père ont échangé des coups.
Ma mère ne va pas à la messe.
15. J’ai une théorie : mon père a recommencé à boire
Peut être parce qu’il a découvert que j’étais gay.
Que s’il réussissait à tout rendre flou,
Peut être que j’aurais l’air « normal » ( « straight »)
15. Ma mère nettoie son vomi au milieu de la nuit
Et cuisine le petit-déjeuner au matin, comme si elle n’avait pas perdu son appétit.
15. Je m’en veux.
15. Mon frère en veut au monde entier
15. Ma mère en veut au chien.
15. Dimanche de Super Bowl.
Mon père débarque comme une avalanche
Il emporte tout dans ses chutes,
Banderoles, tables basses, cadres photo
Trébuchant, tombant.
Je trouve son jeton des Alcooliques Anonymes sur le comptoir de la cuisine.
14. Mon père est sobre depuis dix ans,
Peut être onze ans ?
Je le sais
Nous n’y pensons même plus.
13.
12.
11. Maman me dit que les rendez-vous de Papa sont avec les AA.
Elle me demande si je sais ce que ça veut dire.
Je ne sais pas.
Je hoche la tête quand même.
10. Mes parents ne boivent jamais de vin aux repas de famille.
Tous mes oncles et mes tantes en boivent.
Je suis distrait par la télé et j’oublie de demander pourquoi.
9.
8.
7.
6. Je veux être Spider-Man.
Ou mon père.
Ils sont un peu pareil.
5.
4.
3. Je fais un cauchemar
Le même, à propos de la sorcière Ursula dans la Petite Sirène
Alors je me lève,
Je dandine vers la chambre de Maman et Papa,
Doudou dans la main,
Je m’arrête.
Papa est debout, en sous-vêtements,
Je vois sa silhouette devant la lumière du réfrigérateur
Il lève une bouteille
À ses lèvres.
2.
1.
Zero. Quand ma mère était enceinte de moi,
Je me demande si elle espérait,
Comme tant de mères espèrent,
Que son bébé grandirait pour devenir
Exactement comme
Son père.
La traduction a été faite ici : http://www.madmoizelle.com/poeme-21-alcoolisme-251182
29 mars 2014
2 textes de Stéphane Bernard
Humus
jusqu'où porte le souffle ?
partagerons-nous cet air ?
te sentir -
mieux que d'y croire -
et tu es là.
la feuille est l'esprit du bourgeon
qui persiste après lui.
cette ombre éclose
par ce qui la nourrit
dans le temps brûle et tombe
en l'humus
où nue comme morte
tète sa branche.
les saisons se renvoient une sève.
point ici mais là,
l'absent en présence est si fort.
le père, le fils, eux aussi n'ont qu'un sang.
***
Dans le bain
le renoncement à l’hygiène est un des symptômes.
la crasse isole, met une distance de plus entre soi
et le reste du monde.
les mues s’agrègent, le futur pourrit sur pied.
c’est à ça que je pense, ici, dans mon bain.
l’eau ondule à peine déplacée
par la respiration légère d’un corps à la nervosité vaincue, presque cuit.
le hochement paresseux de mon sexe sous l’eau.
des nappes de peaux mortes à la surface, de poils
et de savon, vivante dentelle opaque,
font disparaître mes jambes par endroits.
frotter. frotter cette peau, la bouillie, la rose.
quitter l’obsolète pénultième peau.
gratter, réduire l’étui qui me tient, la gaine.
dénuder, s’avancer un peu. contre l’air plus senti
déjà les brindilles des veines frissonnent.
frotter la peau. approcher. être de retour.
Stéphane a une écriture dense, exigeante...ce n'est pas de tout repos, surtout pour moi ;-)
Mais, on trouve des pépites sur son blog : http://unemainestaussiunpoing.blogspot.fr/
jusqu'où porte le souffle ?
partagerons-nous cet air ?
te sentir -
mieux que d'y croire -
et tu es là.
la feuille est l'esprit du bourgeon
qui persiste après lui.
cette ombre éclose
par ce qui la nourrit
dans le temps brûle et tombe
en l'humus
où nue comme morte
tète sa branche.
les saisons se renvoient une sève.
point ici mais là,
l'absent en présence est si fort.
le père, le fils, eux aussi n'ont qu'un sang.
***
Dans le bain
le renoncement à l’hygiène est un des symptômes.
la crasse isole, met une distance de plus entre soi
et le reste du monde.
les mues s’agrègent, le futur pourrit sur pied.
c’est à ça que je pense, ici, dans mon bain.
l’eau ondule à peine déplacée
par la respiration légère d’un corps à la nervosité vaincue, presque cuit.
le hochement paresseux de mon sexe sous l’eau.
des nappes de peaux mortes à la surface, de poils
et de savon, vivante dentelle opaque,
font disparaître mes jambes par endroits.
frotter. frotter cette peau, la bouillie, la rose.
quitter l’obsolète pénultième peau.
gratter, réduire l’étui qui me tient, la gaine.
dénuder, s’avancer un peu. contre l’air plus senti
déjà les brindilles des veines frissonnent.
frotter la peau. approcher. être de retour.
Stéphane a une écriture dense, exigeante...ce n'est pas de tout repos, surtout pour moi ;-)
Mais, on trouve des pépites sur son blog : http://unemainestaussiunpoing.blogspot.fr/
7 févr. 2014
le jeudi souvent je dévie (Heptanes Fraxion)
le jeudi souvent je dévie
délassé depuis que banni
béni depuis que déclassé
je demande asile aux allées
à la poussière du massalé
et à la peau des entrepôts
où je prends ma pause
où je prends le large
ma dose d'exil
ma dose de marge
de quoi m'affaler
de quoi me rôtir
dans le doux diesel des alizés
dans le feu nu des endorphines
les grillons font de la radio
j'attrape des trains avec les yeux
des ciels de traîne
des culs de chiennes
des terres de Sienne
des rires de hyènes
Dr Wax est encore mon ami
mais il n'est que huit heures et demie
le jeudi souvent je dévie
Le blog d'Hepta: http://heptanesfraxion.blogspot.fr/
délassé depuis que banni
béni depuis que déclassé
je demande asile aux allées
à la poussière du massalé
et à la peau des entrepôts
où je prends ma pause
où je prends le large
ma dose d'exil
ma dose de marge
de quoi m'affaler
de quoi me rôtir
dans le doux diesel des alizés
dans le feu nu des endorphines
les grillons font de la radio
j'attrape des trains avec les yeux
des ciels de traîne
des culs de chiennes
des terres de Sienne
des rires de hyènes
Dr Wax est encore mon ami
mais il n'est que huit heures et demie
le jeudi souvent je dévie
Le blog d'Hepta: http://heptanesfraxion.blogspot.fr/
21 nov. 2013
Ce serait (Co Errante)
Ce ne serait pas
comme si on ne disait
rien
Ce serait juste
taire l’inutile
éliminer le superflu
rayer le cliché
froisser l’emballage cadeau
Ce serait
la flèche dans le cœur
le caillou dans la chaussure
rien
Ce serait juste
taire l’inutile
éliminer le superflu
rayer le cliché
froisser l’emballage cadeau
Ce serait
la flèche dans le cœur
le caillou dans la chaussure
le grain de sable dans l’œil
qui forcerait à s’arrêter
Ce serait se défaire
de quelque chose
pour mieux le regarder
Ce serait
dérouter la flèche
polir le caillou et
grossir le grain de sable
Ce serait écrire
qui forcerait à s’arrêter
Ce serait se défaire
de quelque chose
pour mieux le regarder
Ce serait
dérouter la flèche
polir le caillou et
grossir le grain de sable
Ce serait écrire
17 nov. 2013
Les moi passent et ne se ressemblent pas (Marlène Tissot)
Je parviens à me souvenir
Sans me souvenir vraiment
Ce sont comme des images animées
Projetées sur un écran blanc
Des choses arrivées à quelqu’un
Qui aurait pu être moi
J’étais un autre corps
Un autre esprit
Quelqu’un avec qui je ne partage
Qu’un ADN
Une gourmette chiffrée
Scientifiquement
Qui ne définie mon identité
Que légalement
Dans ces souvenirs, ce n’est pas moi
Ces souvenirs, je les invente peut-être
Et je me dis que l’avenir
N’est pas différent du passé
Quand je pense au futur
C’est le moi d’aujourd’hui
Que je projette
Dans un décor imaginé
Un moi qui n’existera plus
Dans un film qui ne se réalisera
Probablement jamais
Et tous ces moi chimères
M’encombrent passablement
Mais j’ai peur un peu parfois
De m’en défaire
De me retrouver seule
Avec un moi de l’instant
Qui ne sait ni
D’où il vient
Ni où il va
Sans me souvenir vraiment
Ce sont comme des images animées
Projetées sur un écran blanc
Des choses arrivées à quelqu’un
Qui aurait pu être moi
J’étais un autre corps
Un autre esprit
Quelqu’un avec qui je ne partage
Qu’un ADN
Une gourmette chiffrée
Scientifiquement
Qui ne définie mon identité
Que légalement
Dans ces souvenirs, ce n’est pas moi
Ces souvenirs, je les invente peut-être
Et je me dis que l’avenir
N’est pas différent du passé
Quand je pense au futur
C’est le moi d’aujourd’hui
Que je projette
Dans un décor imaginé
Un moi qui n’existera plus
Dans un film qui ne se réalisera
Probablement jamais
Et tous ces moi chimères
M’encombrent passablement
Mais j’ai peur un peu parfois
De m’en défaire
De me retrouver seule
Avec un moi de l’instant
Qui ne sait ni
D’où il vient
Ni où il va
12 nov. 2013
Le gris d'où l'on revient (Extrait) (de Jean-Baptiste Pedini)
Des fois, on ne s’attend à rien en ouvrant les volets. Un bock de soleil renversé sur la table. Un vieux chat qui le lape. Des bulles. De la tiédeur. Un peu de mousse jaune dans la barbe du ciel. Une brise sucrée. Les enfants qui courent vers la plage en laissant loin derrière leurs ombres essoufflées. Une mer entrouverte. Les dunes désertées. Les nuages collés à la vitre comme de petits post-it froissés. La buée les fait glisser tout doucement jusqu’à nos yeux. Mais on n’y lit qu’une tempête.
24 oct. 2013
Irréflexions (74) (Eric Dejaeger)
La fille est un long fleuve tranquille. Sauf une fois toutes les quatre semaines.
À quand une union europaïenne ?
« L’os m’ose ! » s’exclama la vierge enfin pénétrée.
La mouche à merde adore prendre son taon.
L’accro à l’héroïne voit-il les aiguilles tourner ?
À quand une union europaïenne ?
« L’os m’ose ! » s’exclama la vierge enfin pénétrée.
La mouche à merde adore prendre son taon.
L’accro à l’héroïne voit-il les aiguilles tourner ?
10 oct. 2013
4 oct. 2013
La flamme de L'Ecrivain Inconnu et (quelques) autres aphorismes (d'Eric Allard)
Tous les jours, je ranime la flamme littéraire de L’Ecrivain Inconnu que je suis.
Plus d’une fois ce critique annonça ma mort. Pour qu’enfin on me lise.
Même mon chat ne me lit pas.
Ma femme lit dans mes yeux. Et c’est bien suffisant, dit-elle.
A l’intensité de ma voix, mes proches savent si j’ai bien ou mal écrit. Quand j'ai une toute petite voix plusieurs jours de suite, ils n’ont pas à redouter la parution prochaine d’un nouveau livre.
On ne parle pas assez des poètes qui tombent des nues en donnant de beaux poèmes éclatés.
Cet auteur était si content de lui qu’il écrivit un nouveau livre.
Les lecteurs n’ont pas d’imagination. Alors qu’il pourraient prendre des milliards de milliards de chemins de lecture, il vont du début à la fin sans se douter de ce qu’ils ratent.
J'ai décidé d’arrêter ma carrière littéraire en pleine gloire : la vente de cent dix-sept exemplaires de mon dernier ouvrage.
Même moi, je ne me lis pas.
Plus d’une fois ce critique annonça ma mort. Pour qu’enfin on me lise.
Même mon chat ne me lit pas.
Ma femme lit dans mes yeux. Et c’est bien suffisant, dit-elle.
A l’intensité de ma voix, mes proches savent si j’ai bien ou mal écrit. Quand j'ai une toute petite voix plusieurs jours de suite, ils n’ont pas à redouter la parution prochaine d’un nouveau livre.
On ne parle pas assez des poètes qui tombent des nues en donnant de beaux poèmes éclatés.
Cet auteur était si content de lui qu’il écrivit un nouveau livre.
Les lecteurs n’ont pas d’imagination. Alors qu’il pourraient prendre des milliards de milliards de chemins de lecture, il vont du début à la fin sans se douter de ce qu’ils ratent.
J'ai décidé d’arrêter ma carrière littéraire en pleine gloire : la vente de cent dix-sept exemplaires de mon dernier ouvrage.
Même moi, je ne me lis pas.
Le blog d'Eric : http://lesbellesphrases.skynetblogs.be/
20 sept. 2013
Quelques Poèmes cut-up n°3 (François-Xavier Farine)
ÇA ARRIVE PLUS SOUVENT QU'ON CROIT
LA CHUTE D'UN ENFANT DE TROIS ANS
DU SEPTIÈME ÉTAGE
LA MINISTRE DU LOGEMENT ANNONCE
DEUX MESURES PHARES
METTRE DES BARREAUX AUX FENÊTRES
ET CONSTRUIRE PLUS D'APPARTEMENTS
DE PLAIN-PIED
*
DES FONCTIONNAIRES AU BORD DU CHAOS
« PARFOIS, C'EST LE CALME PLAT... ET PUIS, TOUT À COUP, ÇA S'ACCÉLÈRE,
LE TÉLÉPHONE, LES RÉUNIONS ... »
*
DES VACANCES DE RÊVE EN CLUB LOW COST
SAVOURER LE SILENCE
PRÈS D'UNE DÉCHARGE À CIEL OUVERT
*
SAGE PROCRASTINATION
MÊME AU BORD DU PRÉCIPICE
ON N'EST TOUJOURS PAS PRÊT DE SE LANCER
*
FUKUSHIMA PARK
LA CITÉ JAPONAISE SOUFFRE D'UN FORT DÉCLIN DU TOURISME
DEPUIS LA CATASTROPHE
Le lien complet ici : http://poebzine.canalblog.com/archives/2013/09/20/28039106.html
LA CHUTE D'UN ENFANT DE TROIS ANS
DU SEPTIÈME ÉTAGE
LA MINISTRE DU LOGEMENT ANNONCE
DEUX MESURES PHARES
METTRE DES BARREAUX AUX FENÊTRES
ET CONSTRUIRE PLUS D'APPARTEMENTS
DE PLAIN-PIED
*
DES FONCTIONNAIRES AU BORD DU CHAOS
« PARFOIS, C'EST LE CALME PLAT... ET PUIS, TOUT À COUP, ÇA S'ACCÉLÈRE,
LE TÉLÉPHONE, LES RÉUNIONS ... »
*
DES VACANCES DE RÊVE EN CLUB LOW COST
SAVOURER LE SILENCE
PRÈS D'UNE DÉCHARGE À CIEL OUVERT
*
SAGE PROCRASTINATION
MÊME AU BORD DU PRÉCIPICE
ON N'EST TOUJOURS PAS PRÊT DE SE LANCER
*
FUKUSHIMA PARK
LA CITÉ JAPONAISE SOUFFRE D'UN FORT DÉCLIN DU TOURISME
DEPUIS LA CATASTROPHE
Le lien complet ici : http://poebzine.canalblog.com/archives/2013/09/20/28039106.html
6 sept. 2013
Au coeur (JM La Frenière)
J’aurai toujours au cœur
une pomme, un oiseau,
le bras d’une poupée
arrachée par le temps,
une rivière enceinte
de mille rires d’enfant,
une poignée de larmes
dans les poches des yeux.
Je ne sais rien vraiment.
Je cherche encore la vie
au fond de ce qui reste.
Mes idées vont pieds nus
sur les tessons du doute.
Son blog : http://lafreniere.over-blog.net/
une pomme, un oiseau,
le bras d’une poupée
arrachée par le temps,
une rivière enceinte
de mille rires d’enfant,
une poignée de larmes
dans les poches des yeux.
Je ne sais rien vraiment.
Je cherche encore la vie
au fond de ce qui reste.
Mes idées vont pieds nus
sur les tessons du doute.
Son blog : http://lafreniere.over-blog.net/
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