J'ai récemment vu un reportage sur la chaîne Histoire "les français dans la grande guerre" et ce qui m'a le plus marqué, le plus ému, c'est la réadaptation impossible de ceux qui s'en sont sortis vivants mais pas indemnes.
A les voir trembler de tous leurs muscles, incapables de maîtriser leurs corps, incapables de dire quoi que ce soit, les yeux perdus dans une fixation abyssale de souffrances et de visions cauchemardesques, pris de spasmes violents, interminables, à les voir ainsi enfermés dans des établissements spécialisés comme on disait alors, pour le restant de leur vie, eux qui avaient eu la chance, le hasard, de survivre à l'impitoyable boucherie... eux que leurs supérieurs hiérarchiques avaient pris pour des dégonflés, des truqueurs...