c'est dans la salle de bains souvent
que nous discutons
entre deux clopes
l'un qui regarde ses poils blanc
dans le miroir
l'autre assise sur la cuvette à pousser
à chier
à pisser
elle me fait part de
ses angoisses
de son rendez-vous chez
son psy du fait qu'elle se
trouve grosse
me dit qu'elle a appelé
sa mère que sa soeur
et son frère vont nous filer de
l'argent pour terminer
la semaine
elle me demande ce que je veux
dîner ce soir demain
si la petite à terminé ses
devoirs rangé sa
chambre si je crois
qu'elle ressent tout ça
elle veut savoir aussi
comment je
me sens moi en ce
moment
& je ne trouve rien
d'autre
à lui répondre
qu'une petite blague
débile
pour détendre
l'atmosphère dans la
pièce enfumée
& je me dirai en moi-même
que ce n'était pas là
ce que je pouvais
faire de mieux
pour nous sortir
de l'étouffante
saison
au dessus de
nos têtes
4 commentaires:
je deteste la morosité de l'hiver,le temps le manque de soleil...c'est vrai que la plupart du temps nous refaisons le monde autour d'une pause clope...j'aime vraiment bien ce texte!
Merci dada.
C'est vrai que nous n'avons pas toujours le loisir de discuter tranquillement du fait de l'exiguité de l'appart et des oreilles curieuses autour ;-))
C'est marrant parce que c'est exactement le genre de truc que fait Didier (mon chéri) quand il sent que dans ma tête c'est trop enfumé : il dit un truc débile. Et puis parfois il me dit qu'il voudrait savoir être autrement, qu'il a peur que je le trouve insensible, ou trop léger ou je ne sais quoi. Qu'il a du mal avec les trucs graves, qu'il faut toujours qu'il fasse le clown, qu'il désamorce... Et ces petites bombes de rire ouvrent des fenêtres de ciel bleu dans mon plafond souvent trop sombre ;-)
PS : j'oubliais le principal : encore une fois une écriture impec, résultat tres visuel, à en gouter la fumée de vos clopes ('tain je tousse maintenant ;-)
Merci M. pour toutes ces confidences ;-))
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