10 janv. 2010

Ca marche pas

Je me suis assis timidement
face à elle
j'ai parlé d'une voix à peine audible
elle m'a demandé de répéter parce qu'elle
n'avait strictement rien compris
je lui ai glissé mon CV en douce
je me suis raclé la gorge
et
j'ai hurlé comme un porc qu'on égorge: JE CHERCHE UN EMPLOI
elle m'a semblée extrêmement attentive
a ouvert grand les yeux
MAIS SURTOUT PAS
UN TRUC TROP CON OK?
elle était tétanisée
OK?
elle ne bougeait plus
du tout
ALORS?
et j'ai bien senti à son regard vide
qu'elle n'aurait
rien pour moi aujourd'hui.

11 commentaires:

dada a dit…

MDR!surtout le contraste entre le début et la fin!

Éric a dit…

Ça me fait penser à Dan Fante.

Thierry Roquet a dit…

Merci Dada...

Eric: super bien vu, je suis en train de relire Mooch (la tête hors de l'eau) donc, forcément, ça m'influence énormément.

Éric a dit…

Je viens de commencer "Régime sec" (nouvelles) et dans la foulée, ce sera "Bons baisers de la grosse barmaid" (recueil de poèmes, dont j'ai eu la chance de publier deux extraits dans Microbe).

Thierry Roquet a dit…

Le 1er, j'ai pas encore lu... Aie, va falloir que je me l'achète.
Le second, reçu y'a pas longtemps, feuilleté, mis en appétit, et je le lirai sous peu car il a l'air vachement bien. Comme d'hab.
Mooch, c'est à fois pathétique et très drôle. Et son écriture: juste, sensible, délicate même pour sortir des trucs sur le cul, la branlette etc. Tout ça parce que Jimmi, la stagiaire, l'excite comme pas possible.

Éric a dit…

Je l'ai rencontré il y a une dizaine d'années. Un type vraiment charmant.

Thierry Roquet a dit…

Je me disais bien aussi que tu t'étais gourré d'endroit pour ton comm ;-))

T'as rencontré Dan Fante en vrai de vrai? Putain, la chance !!!!!!!!
Moi, s'il pouvait me refiler un de ses vieux slips sales, je le garderais comme une relique ;-))

Bises Eric.

Éric a dit…

Oui, en vrai. Il était invité à un salon du livre à Charleroi. Je m'étais pointé tôt - le premier - dans la salle où il passait. Il est arrivé un peu après moi. Personne d'autre. En fait, la salle avait été changée en dernière minute par les organisateurs mais ni lui ni moi ne le savions. On a papoté une dizaine de minutes et il m'a dédicacé ses deux premiers romans en français. C'est grâce à ça - les dédicaces que je lui ai envoyées en scan il y a un an - que j'ai pu passer deux de ses poèmes dans le Mic. Il m'a même envoyé par le net son manuscrit complet qui, à l'époque, n'était toujours pas édité. Je regrette une chose : pas de photo...

Thierry Roquet a dit…

Merci pour cette super anecdote, Eric. T'es un veinard.
Pour la photo, dommage effectivement.

Jean Marc Flahaut a dit…

cette anecdote vaut bien une vraie photo et ce poème vaut bien un bon commentaire

Thierry Roquet a dit…

Super synthèse, JM ;-))