8 avr. 2010
Je suis au volant. Quelque part sur l'autoroute. La nuit va tomber. Il y a des signes. Je ne sais pas si c'est la dernière fois. Qu'elle tombe. A force, elle doit en avoir marre. Mais elle se relève, toujours, elle se relève des coups, de l'absence. Elle se relève, c'est à ça que je pense, au volant. Il n'y a pas grand-monde sur l'autoroute. Elle est à côté. Sur le siège passager. Elle ne dit rien, elle semble dormir, somnoler, elle ferme les yeux en tout cas. Elle ne dit rien depuis des heures. Je ne dis rien non plus. Je suis au volant, je conduis depuis des heures. Il va faire nuit, il fait un peu sombre, c'est peut-être juste de mauvais nuages, des nuages passagers. Quelque part, une pancarte. Le prochain Motel, dans vingt kilomètres. Je ne sais pas si c'est une bonne idée. La nuit peut engloutir, elle peut nous engloutir. Et ne jamais nous relever. Je vais la réveiller et lui demander ce qu'elle en pense. Elle n'entend pas, elle rêve. Il n'y a pas grand-monde. Je peux conduire encore des heures sur l'autoroute. Elle rêve que nous sommes arrivés. Je ne sais pas. Dans un endroit très différent, sans reconnaître personne. Sans me reconnaître. C'est à ça que je pense.
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4 commentaires:
J'aime cette image de la nuit qui tombe et se relève inlassablement. Et puis cette histoire qui nous emberlificote, mine de rien, dans le fil de pensée.
Emberlificote est le mot juste, me suis perdu moi aussi au fil des lignes ;-))
c'est drole mais je vois ce texte comme une métaphore d'une relation entre un homme et une femme qui ont d'une certaine maniere rompu la communication...ils sont sur la route de la vie, la nuit est tombé sur eux.elle dort pour ne pas avoir à affronter la réalité.elle reve peut etre d'un monde meilleur et l'homme essaie tant bien que mal de "tenir la route".en tt cas j'adore la phrase de fin " sans me reconnaitre"...qqun qui ferait parti d'un passé lointain et revolue.
je trouve ça marrant de lire ce texte là, après avoir lu le Hasard d'une rencontre qui m'a mené ici...
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