Nous sommes de grands voyageurs. Intérieurs.
Il n'y a pas la moindre toile d'araignée sur nos pensées. Nettoyées, cirées, dépoussiérées, époussettées. Nous amenons des pièces de rechange pour lustrer l'endroit. Ainsi faits de bric et de broc avec le temps, nous espérons tenir l'usure et la rouille.
Nous sommes parfois surpris par l'éphéméride au retour d'un séjour en nous-mêmes.
Ainsi partis un lundi, sommes revenus un vendredi.
Sans nous apercevoir de rien.
Cela nous a fait tout un tas d'histoires, des bribes plutôt, à nous raconter ensuite.
C'est comme une drogue. Dure. Excitante.
Nous avons scruté nos cerveaux de fond en comble. De comble en fond.
La menace est permanente. D' y rester, d'y vomir, de s'y trouver beau. De s'y perdre. De n'y rien comprendre.
Quand nous nous sentons trop en danger, nous changeons d'angle: elle scrute mon cerveau, je scrute le sien. Du bout d'un oeil. Prudemment.
Et quand l'oeil avertit enfin le second de le suivre, l'aventure recommence, baisant la perspective de comparer le fond de l'un avec le comble de l'autre.
Ce qui provoque parfois malentendus, engueulades et reproches.
Mais ce n'est rien.
Les vagues de la vie sont plus terribles, quand on s'y sent, tout seul, mal préparé.
Ainsi nous nous sauvons mutuellement de la noyade et c'est bien là ce qui compte.
5 commentaires:
Bon pied, bon œil...
c'est beau ce que tu écris là!
tu vas me dire encore que je n'ai pas assez de recul mais j'ai pas trop l'impression qu'il yait des "malentendus, engueulades et reproches"
en ce moment c'est la totale osmose.en plus en ce qui concerne le voyage interieur ce sont surtout tes textes qui me font voyager et m'empechent parfois de me noyer dans le quotidien!
Merci les girls.
De bons petits textes à l'atmosphère marine. Celui ci est un superbe hommage à vos mers intérieures !
En plus, j'ai le mal de mer ;-))
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