3 juil. 2014

ce qui aurait pu ne jamais se faire

y'a un paquet d'années
au sortir de l'adolescence
j'étais pas comme ça
je veux dire pas aussi calme
qu'aujourd'hui
en apparence
pas aussi mesuré pas aussi amical
j'étais nerveux et agressif
j'étais égocentrique et susceptible
hypersensible aussi je crois
j'étais bien souvent seul dans mon coin
dans une chambre
porté sur les idées noires et l'insatisfaction permanente
j'avais des tocs des manies de vieux garçon
et puis j'étais capable de tout foutre
en l'air
sur un coup de tête
d'avaler un pack de bières en quelques minutes
de me branler plusieurs fois de suite
ou d'aller voir les putes faute de mieux
d'observer les gens sans aucune empathie
de vouloir la mort d'une foule entière
et puis ça ne m'a mené nulle part
et puis j'ai fait des exercices
pour essayer de changer un peu
de mieux m'adapter
à ce monde-là
de tracer ma route qu'elle soit
secondaire mal éclairée
jusqu'à en devenir normale
routinière exagérément routinière
et puis des voix anciennes se sont tues
elles ont laissé la place
à d'autres
qui ne me réclament plus
qu'un peu de poésie pour couvrir
les détritus
qu'un peu de tendresse et d'humour
pour arroser
ce qui aurait pu ne jamais
exister



4 commentaires:

Anonyme a dit…

et c'est très bien comme ça...

Thierry Roquet a dit…

Héhéhé !

Anonyme a dit…

c'est vrai que tu as bien changé et moi je te préfère maintenant. ça doit être ce que l'on appelle la sagesse?

Thierry Roquet a dit…

Sans doute, oui... et tu y es pour beaucoup ;-)