4 déc. 2013

chasser les mouches

Ciel, la nuit tombe, froid, aucun oiseau. Par la fenêtre, d'autres fenêtres. Allumées, parfois. Rue, trottoirs, déserts ; non, un passant solitaire chevauche encore d'un pas vigoureux l'ombre des murs. Sans arme ni parole. Mains dans les poches. Emmitouflé. Un grand silence de quelques instants. Tiens, où sont passés les oiseaux ? Comme rentrés chez eux, avec femme et progéniture. C'est l'heure du repas, la becquée, du repos, être en forme demain matin. Sirènes étouffées, au lointain, pompiers, Samu ou flics. Tu es sous les draps, avec la couverture supplémentaire. Oui, je sais, ça caille dans l'appart'. Nos regards se croisent. La tendresse, l'habitude, la parole plus rare. J'ai ma robe de chambre. Tu ressembles à un pacha comme ça, tu me dis. Télé, émission quotidienne, page de pub. J'ai payé les charges au voisin, je dis. On avait du retard mais il n'est pas chiant. Et puis, je pense, plutôt je repense. Que j'ai lu un livre hier soir. Tellement bien écrit que ça m'en fout les boules. Comment faire après ça ? Qu'ajouter ? Comment l'écrire ? Je pense souvent à des choses comme ça. Qui ne remontent pas le moral, c'est certain On est vraiment faits l'un pour l'autre. Noirceur côtoie grisaille. Je pense, toujours. Et pour chasser les mouches dans mon esprit, je ferme les yeux, tire un trait, m'assied sur le canapé, télé.

2 commentaires:

kwarkito a dit…

J'aime beaucoup ce blog que je découvre.... Les poèmes et les nouvelles... Une belle écriture qui fait penser parfois à quelques bons américains mais qui n'en demeure pas moins très originale

Thierry Roquet a dit…

Merci Kwarkito (joli comme pseudo, ça) !