à refermer ta bouche quand parfois elle se bloque
à essuyer la bave autour de tes lèvres
à te couvrir d'un drap d'une main ou d'un baiser furtif
Oui j'ai appris à veiller sur ton sommeil irrégulier
à t'observer sans en avoir l'air sans que tu le saches
à deviner si tu pleures si tu renifles de froid
à t'éviter de tomber du lit quand tu y perds pied
J'ai appris à ne plus entendre tes ronflements
à faire semblant de n'être pas gêné
à juste tapoter discrètement sur ton épaule en sueur
Oui j'ai appris à bander seul dans mon coin
sans te déranger
&
au matin te demander
si tu avais bien dormi
si tu te souvenais de ces bribes de phrases incompréhensibles
accompagnées de cris plaintifs
si tu avais rêvé de ton père de ta soeur ou de diables perfides
&
ce matin encore
me blottir tout contre toi
comme
autour du fil un peu perdu de nos années
comme
une première victoire sur l’éphémère
oui
comme
une première victoire sur ta dernière absence
****
Ici la 1ère version du texte :
" J'ai appris à veiller sur ton sommeil
à refermer ta bouche quand elle restait bloquée
à essuyer la bave autour de tes lèvres
à me blottir tout contre toi comme au fil de nos années
à refermer ta bouche quand elle restait bloquée
à essuyer la bave autour de tes lèvres
à me blottir tout contre toi comme au fil de nos années
J'ai appris à écouter tes ronflements
à intérioriser cette musicalité du jeu
à faire semblant de n'être pas gêné
à tapoter discrètement sur ton épaule en sueur
à intérioriser cette musicalité du jeu
à faire semblant de n'être pas gêné
à tapoter discrètement sur ton épaule en sueur
J'ai appris à t'observer sans en avoir l'air
à deviner si tu pleurais ou si tu reniflais de froid
à m'inquiéter quand tu bougeais, plaintive
à te couvrir d'un drap d'une main ou d'un baiser furtif
à deviner si tu pleurais ou si tu reniflais de froid
à m'inquiéter quand tu bougeais, plaintive
à te couvrir d'un drap d'une main ou d'un baiser furtif
J'ai appris à bander seul dans mon coin
sans te déranger
à te parler d'amour à l'oreille
sans te réveiller
Oui j'ai appris
sans te déranger
à te parler d'amour à l'oreille
sans te réveiller
Oui j'ai appris
&
au matin te demander
si tu avais bien dormi
si tu avais bien dormi
&
si tu te souvenais d'avoir beaucoup parlé cette nuit "
si tu te souvenais d'avoir beaucoup parlé cette nuit "
3 commentaires:
Ouch! fort ! Bravo :)
Ch.
Très très beau, oui. Merci, Thierry !
Merci pour cette élégie... Je devrais en faire de même mais je n'ai pas ton talent ni ta plume. Un texte qui vous prend au tripes, du mobert bien sûr ;-)
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