28 juin 2014

au jour le jour

chaque matin, c'est la même
rengaine les seules atrocités sont
dans les images du sommeil dans les pensées
secrètes qu'on sait encore taire dans les journaux télévisés
qu'on peut éteindre à tout moment rien ne saurait
altérer les courbes les angles et les perspectives
des immeubles des arbres des silhouettes
au jour le jour n de cette grue ni de cette boutique
qui vend un peu de tout en vrac
s'il n'y avait l'imagination pour en
découdre parfois avec la réalité
dont on déplore l'extrême lenteur
tantôt l'extrême fuite en avant tantôt
l'étrangeté avec laquelle on se voit là
parce qu'au fond on ne sait pas trop
ce qu'on veut s'il s'agit de faire une pause
de quelques instants d'observer à l'écart
de la route de bifurquer vers une destination
inconnue radicalement différente
et puis il y a cette chose qu'on oublie trop souvent
dans le confort des bruits familiers
c'est de se mettre bien avec soi-même
en reprenant le fil de chaque matin
qu'il puisse recoudre l'envie d'ailleurs
sans faire saigner l'ego l'ancien et le nouveau

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