9 sept. 2014

Pirouettes

Ouvre le col de ta chemise
si tu étouffes sous le poids du quotidien
ce serait tellement facile

Je ne fuis pas le quotidien
la banalité, l'extrême banalité
je m'y sens bien même
comme serti d'un collier
qui m'empêcherait de croupir dans les eaux sales

On parle un peu philosophie
mais je ne suis pas très renseigné sur le sujet
les contingences, heu oui, les contingences
elle n'a pas tout saisi
Kant, Husserl, Heggel je n'ai pas lu désolé
on parle un peu cinéma
musique
les films avec Patrick Dewaere, les westerns spaghettis
les films d'horreur, les vieux films en noir et blanc
qu'elle trouve trop vieux justement
les belles chansons de Leonard Cohen et les bouses
qu'on entend à la radio
mais moi j'aime bien Rihanna quand même
on parle un peu de l'avenir
de ma recherche d'emploi
Tu cherches vraiment ?
Rebsamen ne me fait pas peur !
de la cigarette électronique
par souci d'économies et qu'elle ne soit plus
une fumeuse passive
Mes vêtements sentent la clope au Lycée

L'autre soir on parlait
de réussir ou de rater sa vie
Je ne sais pas ce que je dois lire
entre les lignes, dans son regard
dans ses mots parfois durs
défi, provocation, sincérité ? 

Prolonger l'écriture me paraît encore la réponse
la plus adéquate
si tant est que l'écriture soit une réponse
une justification 
une façon de s'en tirer à moindres frais

Je n'écris pas toujours
loin s'en faut et le quotidien
revient inlassablement à la charge
avec ses mêmes étroitesses
ses mêmes gestes répétés cent fois mille fois
ce même ennui de soi mais
je ne fuis pas le quotidien
je m'y vautre
avec une certaine nonchalance
une certaine complicité
jusqu'à ce que la mort nous sépare
sans avoir rien résolu


1 commentaire:

Dans ma tête a dit…

Ce texte de 2014 sonne juste même des années après.. Oui il y a le quotidien et sa routine mais il y aussi de très bons moments. Ennui? Personne n'y échappe malheureusement mais nous avons cette chance de rendre notre quotidien moins monotone. C'est le fond de ma pensée.