27 mars 2014

elle fixe un point par la fenêtre
et dit
-tu vois, là bas, c'est une autre vie
-laquelle ?
elle se tourne alors vers moi
et dit
-décidément tu comprends rien !
-je ne te comprends pas, toi, c'est différent !
-je sens d'épais brouillards en moi
elle baisse la tête
j'attends qu'elle dise autre chose
mais elle s'assied sur le lit
et dit
-excuse-moi, je suis fatiguée de tout ça
-moi aussi
elle s'allonge et ferme les yeux
-j'aimerais un rêve qui ne contienne absolument rien de la réalité
-comment savoir qu'il ne contiendrait rien ?
-ce serait comme oublier de sourire à quelqu'un qui ne sourit jamais
-et ?
-il n'y aurait aucun écho du monde
-sinon celui qui est en toi
-nan justement il n'y aurait qu'un flux face à un reflux parcourus de formes volatiles et inconnues
-une sorte de berceuse ?
-si tu veux, mais elle serait sans effet, ni cause ni conséquence
je me place face à la fenêtre
je cherche le point qu'elle fixait
tout-à-l'heure
en espérant accéder à sa proximité
je ne vois que des immeubles
un ciel nuageux
la buée sur la vitre


2 commentaires:

Cédric Bernard a dit…

( :) )

à regarder
loin devant
nulle part là-bas
- fixement -
je la vois
qui elle se fout
s'en fout
et je m'en fous
qu'elle s'en foute
je la vois

et ça m'suffit...

Thierry Roquet a dit…

Oui, Cédric, c'st d'un compliqué tout ça, qu'on tourne en boucle, sans rien comprendre et on laisse tomber...