23 sept. 2007
Avec du fil (à tordre dans tous les sens) et des noeuds, des putains de noeuds, coulants, je te tricote un pull pour l'hiver, une camisole, une écharpe d'étranglement, tout ce que tu veux qui te sorte de ton silence, tu me joues ta petite musique intérieure, très intérieure, je te traduis la mienne, le rythme qui va avec, les basses, l'écho, les nerfs, la voix haut perchée, une danse au corps à corps, là, tel qu'on se lit, c'est un son creux, sans accroche, c'est plutôt le non-dit, le néant, veux-tu un pull pour l'hiver, qui couvrirait mes bras, nos bras, les dissonnances frileuses, les anciennes caresses à fleur de peau, mortes, les factures en suspens, tout ce qui cloche, nos pieds nus sur les graviers pointus, comme des reproches, nos regards vides, le spectre des caricatures, ailleurs que dans cette chambre, 50 watts, et fasse qu'au moins on meurre avec un peu de joie au ventre. Sais-tu que je vieillis pour vivre à tes côtés?
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