18 févr. 2008

Imprécation foireuse

On ne s'en rend pas compte
de toute cette poussière
C'est ce qu'il me raconte
à la sortie du bar-tabac
On ne s'en rend pas compte
mais nous marchons
dessus
ouais nous marchons dessus
Je range ma monnaie
sur des tas de cimetières
sur de l'histoire ancienne
sur la putréfaction
Pas vrai?
Si si
Et les ombres armées
s'installent parmi nous
j'en suis certain
Elles rôdent miradors
On ne s'en rend pas compte
c'est tout
Là le feu passe au vert
du hurlement des hyènes
ni du vol des vautours
On ne s'en rend pas compte
Possible Allez je file

Je traverse la rue
J'ai dans ma poche
un paquet de camels
une grille d'euromillions
et je
rentre chez moi
le soleil au ponant
après toute la poussière
bouffée
C'est pas plus compliqué

2 commentaires:

Marlene a dit…

Comment faire d'une scène du quotidien un texte qui file des frissons... Le choix des mots ? La pureté des images racontées? Un peu de magie, un bout d'âme ?

En tout cas c'est une des choses que j'admire particulièrement dans tes textes (et ceux de Ludo avec qui, je trouve, tu partages ce talent)

Chapeau bas my dear !

Thierry Roquet a dit…

Tu n'es pas mal non plus (euphémisme), très chère M. ;-)))
Puisque tu parles de talent, on peut citer aussi: Thomas Vinau, JM Flahaut, pour ce citer qu'eux, sans oublier toutes celles et tous ceux qu'on a croisés sur Fulgures, dont certain(e)s sont en lien sur ce blog ;-)).
Internet est un bon terreau pour l'écriture, non?