6 sept. 2013

nostalgie récitant (2)

nostalgie récitant
des contours
figés par l'émotion d'alors

celle d'un autre moi

ce devrait être
à re-vivre
à trier
par précaution

je me dis
les années
le temps
comme charmeur de serpents

en font un flou presque réel qui
les rendrait reconnaissables
si ce n'est évidentes

ou bien c'est d'un moi présent
peu scrupuleux

par exemple
je souviens de mon père
(pronominal enfermé dans sa chambre)
son regard m'était dur
sec, tranchant
glaçant je garde ça de
lui je garde ça
surtout mais
son visage ses doutes son énergie ses
rires ?
sa réalité ?
(hors les albums de vieilles
photos de diapositives d'époque)

(j'en ai à la maison ;  je les regarde peu)

n'y a t'il pas là
une sorte d'obsession
de rancune
transposée en son oeil
sans chair autour ?

je me dis
les années
le temps
s'emmêle
dans les détails

la mémoire ne peut y réussir à
les sortir d'une ombre
générale
obstruée

ou bien par coups de pioche
à l'intérieur du vide ancien qu'on garde en
 soi

et se
focalise sur un
point

par exemple
je me souviens ma mère
(la préposition est privée de sortie)
sa voix passait du coq à l'âne
un peu
 comme ses humeurs ses
sentiments mais
était-ce bien ce qu'elle était vraiment ?

nostalgie récitant
sans remords
faisant la sourde oreille

au final
ce qu'il faut retenir
c'est la douce l'unique la
 durable
harmonie
d'une vie
d'ensemble

pour s'assurer qu'elle
va
bien
d'un point A à un point B

non pas par souvenirs mais
par oublis
successifs




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