1 mai 2010

Barbecue sauvage après la fin du monde

La nuit est claire et froide
ce soir
Nous sommes assis autour du feu
qui crépite
d’impatience tout
comme nous
taciturnes
en milliers d'étincelles
La lune pleine nous fait de
l'oeil et nos dernières gesticulations
de vie la laissent indifférente
Nous veillons le feu pour
ne pas qu'il s'éteigne
Nous avons froid
Nous ne parlons pas
Nous en avons perdu l’habitude
La viande est rare à présent
l'herbe est rare
les bois sont rares
Nous avons faim
nous crevons la dalle
nos estomacs sont vides
depuis des jours
et
des jours
Il ne nous reste que des vieilles femmes
et
des vieux hommes
malades
et
malingres
sous la tente
Nous nous levons alors
pour embrocher
l'un d'entre eux sur les braises
du feu
qui crépite
Il est déjà loin le temps
quand nous nous excusions
presque
de devoir agir de la sorte
avec les plus jeunes.

4 commentaires:

dada a dit…

ça me fait bizarrement rappeler les orgies cannibales de otis toole et henri lee lucas!le meilleur avec la viande de vieux c'est la fameuse sauce barbecue non? ;-)))

Thierry Roquet a dit…

ouais mais le contexte n'est pas le même; moi, je voyais plus une scène post-apocalyptique.

Murièle Modély a dit…

j'aime bcp

j'avais y a longtemps ecrit une chosette sur un futur où des poissons faisaient des trucs ds l'air
:-q
(http://l-oeil-bande.blogspot.com/2008/11/jef-safi-fin-de-monde-de-jolis-poissons.html)

Thierry Roquet a dit…

YES!
lu et commenté sur ton blog ;-))