2 mai 2010

ne pas finir comme ça

Mô tourne en rond
dans le hall
allant et venant
d'un bout à l'autre
du couloir
il compte ses pas
il ne parle à personne
il n'a envie de rien faire
s'arrête parfois pour lire des
mots qui sonnent comme des
recommandations
dans l'embrasure d'une porte
la porte 141
une femme de dos
accompagnée d'un jeune enfant
disent au revoir à
demain sans doute
avant de refermer doucement
la porte
la porte 141
il a vu déjà l'homme dans cette chambre
que les infirmières ont du mal à calmer
la nuit quand les lumières
s'éteignent il hurle qu'il a peur des
monstres du malin dans l'armoire
dans les chiottes dans sa tête
partout
Mô ne sait plus quand il est arrivé
là ce devait être un dimanche
il y a deux semaines
il y a un mois
il se sent mieux mais les médecins
ne partagent pas son avis ce sont
des abrutis qui
m'abrutissent
quand il passe devant un petit bureau
celui des secrétaires
en blouse banche elles
aussi
deux voix
rigolent
parlent haut & fort
de dieu sait quoi
Mô songe à se faire la malle
car ce n'est plus possible de
devoir attendre ainsi
la prochaine visite
de sa femme de sa fille ses
amis ses parents sans savoir
si le monde
continue bien sans lui
là-bas
c'est important de
savoir
dans la petite salle au fond du couloir
une vieille femme en robe de chambre
lit une revue de mode elle parle toute
seule elle semble absente
et Mô ne voudrait pas
finir comme elle

4 commentaires:

Marlene a dit…

bien flippant (forcément, ça cause à nos côtés fêlés...)

Thierry Roquet a dit…

ça me cause aussi ;-))

dada a dit…

c'est etrange...2 textes sur l'hopital psychiatrique?des etres à la derive, livré à eux meme.attendant la lueur de la famille.peur de ne plus pouvoir revenir à la réalité.

on dirait que tu as déjà vécu l'experience et pourtant ce n'est pas le cas.bcp de réalisme d'émotions j'aime bcp!

Thierry Roquet a dit…

"des êtres à la dérive". Oui, quelque soit leur dérive.

Pas vécu l'expérience.
Pas encore ;-))