5 juin 2013

Pensées de la chaise vide


Le plus court chemin vers
l'extérieur est-il de
sortir de chez soi
ou de
sortir de soi ?

***

les murs ont des oreilles
je leur susurre des mots doux
ça doit leur plaire car
ils ne trouvent rien
de mieux pour me répondre
que de
suinter
d'humidité
à grosses gouttes

***

une voiture klaxonne
suivie d'une autre voiture
et puis encore une autre
bientôt toute la ville klaxonne
et le son des klaxons
s'étend jusqu'en Alaska
où de paisibles phoques
tentent de comprendre
le morse

***

sur la place municipale
il y a un lac artificiel
fraîchement créé
où des parents déboussolés
viennent désormais noyer
leurs chagrins
leurs regrets
&
leurs gosses parfois
aussi
en toute tranquillité

***

sur les toits
ce chat poursuit une
proie
invisible
&
semble t'il
récalcitrante
il faudrait peut-être
songer un jour à ouvrir
une cellule de
suivi psychiatrique
pour les chats en détresse
urbaine




6 commentaires:

Anonyme a dit…

comme d'hab t'appelles ça des crétineries mais c'est des pensées des mots pleins de sagesse de poésie agréable à lire...comme d'hab!
surtout ce passage "Le plus court chemin vers
l'extérieur est-il de
sortir de chez soi
ou de
sortir de soi "

Une Nouille Martienne a dit…

On aime au pays des Nouilles les chaises qui pensent et la plume rapporteuse du Mobert au jour le jour

Unknown a dit…

comme ça fait du bien tout ça...

Thierry Roquet a dit…

Un grand merci à vous 3 (Dada, La Nouille et Lidia).
Et un "bienvenu" ici à Lilia !

Cédric a dit…


Je découvre, et j'aime bien ce que je lis ici ! :-)

Thierry Roquet a dit…

Merci Cédric ! Très sympa de ta part.