8 juin 2013

Petites scènes du métro

dans les couloirs du métro
les pas acharnés
de la foule compacte
les son d'un violon
mal accordé
le crissement
des freins
&
cette voix (trop) calme
qui nous demande
de faire attention
aux pickpockets

**

sur le siège en face
un vieil homme
fixe
droit devant
les souvenirs
qui lui reviennent
sans doute
dans le désordre

**

la tête posée
contre la vitre
elle essaie de
s'endormir
un peu
mais elle n'y
parvient pas
chez elle
c'est un peu pareil
sauf qu'il n'y a
personne pour
s'en apercevoir

**

il descend à la station
picpus
regarde à droite
à gauche
s'en va d'un côté
puis revient vers l'autre
il a l'air complètement
perdu
quand les portes se referment
que le métro redémarre

**

dans le métro
bondé mes yeux
traînent
inquiets
sur ces mains
qui toutes
s'agglutinent
à la rampe
j'ai peur de ne plus
reconnaître les
miennes
&
de partir avec
les mains d'un autre


9 commentaires:

Une Nouille Martienne a dit…

excellents jusqu'au dernier sur les mains qui donne froid dans le dos Franchement je suis admirative Tu sais dire ces pensées borderline qui parfois nous traverse, nous, les quotidiens, les invisibles

Une Nouille Martienne a dit…

suite (j'ai cliqué en aveugle et trop vite) je te lis plus comme un écrivain que comme un poète comme un journal intime dévoilé ça me plait

Murièle Modély a dit…

c'est superbe !
tu sais saisir comme personne l'étrange étrangeté des situations anodines

Anonyme a dit…

très réaliste, scènes du quotidien saisies avec tant de pertinence, je me vois dans le métro je vois ces gens anonymes que l'on croise...comme Murièle je te dirais Superbe!!! ton style s'affine de jour en jour pour être plus concis qui prend au tripes...

Thierry Roquet a dit…

Wouah !!! Là, on atteint le sommet du merci ;-)
La Nouille : admirative, il ne faut surtout pas. En revanche, comme tu le signales en tant que lectrice, je me sens moi aussi davantage "écrivain" que "poète" effectivement. Je suis trop prosaïque pour être pleinement poète.
Murièle : je pourrais tout aussi bien te retourner le compliment, tu sais. Car d'étrange étrangeté, nous partageons ce point du vue, en écriture, il me semble ;-)
Dada anonyme : "pertinence, concis, prend au tripes". Bon, ben, heu, voilà quoi.
Un énorme merci à toutes les trois !


Anonyme a dit…

tu n'as pas à dire merci mais simplement reconnaitre ton talent!!! dommage que tu restes dans l'ombre dommage que ton talent ne soit pas reconnu en tant que tel...dommage dommage dommage!

Thierry Roquet a dit…

Je préfère l'ombre à la lumière, de toute façon ;-)

Anonyme a dit…

il va bien falloir qu'à un moment donné tu ailles vers la lumière Mobert (t'as vu ça rime ;-)

Thierry Roquet a dit…

Tu me connais : en pleine lumière, je suis ratatiné, tout rabougri ;-)