24 juin 2013

6 pour 1

c'est toujours la même
rengaine
au moment
crucial
la tension monte
jusqu'au
4è étage
je sors de l'ascenseur
étroit
je frappe à la porte
vitrée
une jeune femme
vient m'ouvrir
dit bonjour
et retourne aussitôt
à son poste de travail
me lassant planté
dans le couloir
quelques instants
une autre femme
d'âge mûr
me convie à
m'installer
en attendant
les autres
dans une salle de réunion
où se trouve déjà un mec
affairé
avec son téléphone portable
on se sourit
je lui demande s'il a des infos
sur la mission
il me répond "non
pas vraiment"
les minutes passent
je regarde alentour
un tableau
sur lequel figure
l'organigramme de la société
puis la cheminée fumante
d'une aciérie en face
de l'immeuble
puis cette foutue table
transparente
qui scrute le moindre
de nos gestes
de nos gènes
puis je ferme les yeux
en tâchant
de savoir si mon
pouls s'est calmé
si mon âge sera un atout
si je tiendrai le coup
jusqu'au bout
cette fois
et avant
bien avant
d'obtenir des réponses
la porte se referme
sur une voix feutrée
légèrement hésitante qui
nous indique que
nous sommes au complet
six
candidats
pour un poste


2 commentaires:

Anonyme a dit…

encore un que j'aime bien...tu es doué mon Mobert, tu es doué et tu n'es pas un poète au sens pompeux du terme mais un vrai de vrai écrivain.
inch allah bientôt la gloire (on peut toujours rêver non ;-)

Anonyme a dit…

on sent le vécu on sent la sincérité des propos des émotions qui nous tiennent au tripes on le sent on y est même dans cette salle d'attente avant l'entretien...c'est ce que j'appelle de la vrai écriture pas des trucs pompeux à deux balles du Marc Levy (même si je n'en ai jamais lu) pas de la gnognotte...

ça sort d'un jet ça sort tout seul...dommage que nous ne puissions pas en vivre. mais bon on peut rêver un peu non? qu'est ce qui nous reste si on n'espère pas un tout petit peu dans la vie?