21 nov. 2007

Jouer avec le feu, la peur au ventre

Le manager 2è niveau 3è sous-merde Grande Tête à claques dans la hiérarchie des Supers Emmerdeurs m'avait convoqué et l’entretien avait duré 4 minutes tout au plus: absences non justifiées, arrêts-maladies à répétition, retards récurrents.
-Voilà, vous êtes sur un siège éjectable, vous comprenez?
Evidemment que je comprenais puisque c'était de moi dont il parlait; je ne faisais que hocher la tête, bien calé dans le siège moelleux de son bureau étouffant, ou tout le monde pouvait nous voir, le genou droit croisé sur le genou gauche, pose très professionnelle s'il en était.
-On ne peut plus tolérer de tels comportements, vous comprenez?
J'étais en train de le fixer et je me disais que mon insistance le mettait vraiment mal à l'aise. Il détournait le regard de mon léger sourire et j'inversais ainsi les positions sociales. C'est qu'on ne se refaisait pas: une dose d'insolence et une bouffée de haine envers l'autorité, toute forme d'autorité et ça ne datait pas d'hier.

Et puis, dans l'urgence, on les sent, ces choses-là. . . Tenir un rôle, celui du fier à bras, c'était cool et ça avait de la gueule, mais si je me faisais lourder de mon boulot, sur le champ, je n’aurais pourtant pas le courage de la prévenir: elle qui nous voyait finir à la rue, avec nos impayés et les relances qu'on n'ouvrait plus qu'avec soupirs et désespoir.
J’avais accumulé les emplois de subalterne. Celui-là comme les autres. Du moment qu’on joignait les deux bouts, ses angoisses étaient moins vives et puis il faudrait avoir les couilles de sa révolte, aller jusqu'au bout du suicide en quelque sorte, alors je regardais maintenant par terre une réponse qui n’existait plus vraiment. Echec et mat. Ne restait que l'évidence de la résignation et les plus plates excuses en guise de seconde chance s'il n'était pas trop tard. Avec LA PEUR AU VENTRE en sortant du bureau...
-Oui, je comprends.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

gloups :s
ça noue l'estomac.

Thierry Roquet a dit…

Dénouons-le , alors ;-))

Au fait, quand je clique sur "Aline", je ne parviens à accéder ni à ton site ni à ton blog... Serait-ce moi qui m'y prends mal?

Anonyme a dit…

lol, non, c'est que Aline, ça ne conduit vers rien.
blog :
http://tentatives.over-blog.fr/
ce sont vraiment des tentatives :)souvent très "ado attardée" - y a même des chevaliers et des dragons et des rimes- c'est dire :)

Thierry Roquet a dit…

J'irai y faire un tour (en haut du donjon) ;-))

dada a dit…

tt cela me semble si lointain et en meme temps si proche...je sais que malheureusement nous sommes tjrs obligés de nous ecraser car il faut bien payer les factures et joindre les 2 bouts et essayer tant bien que mal de survivre.heureusement il nous reste l'espoir d'un jr nouveau.en tt cas ton texte comme tant d'autres d'ailleurs me parlent!ça me fait du bien de te lire car je me rapproche un peu plus de toi...surtout que je trouve que tu trouves les mots juste aux angoisses les plus profondement enfouies en moi!