29 janv. 2010

Rentrer chez soi

Le taxi roule à vive allure sur le périphérique. Une pluie battante à faire danser les essuie-glaces. La vitre collée contre le front, à l'arrière, ça donne envie de chanter quelque chose de triste et lancinant. Ou de fermer les yeux. Le taxi quitte le périphérique, s'engage dans une avenue, ralentit, s'arrête au feu rouge. Le clignotant tic tac tic tac indique qu'il va tourner à gauche, vers la proche banlieue. Encore une petite route ou deux et le monde autour, dans le matin à peine levé, se remplit comme une poche de sang dans un sac légèrement crevé. L'averse n'a pas cessé, les révèrbères se sont éteints, les premiers pas, les premiers bruits, ombres, silhouettes, poubelles, tout y est à sa place. Et d'une certaine manière, c'est assez rassurant.

7 commentaires:

Marlene a dit…

rhalala, t'as une manière d'écrire les choses qui décidément. oui décidément ;-)
(Une pluie à faire danser les essuie-glaces, l'envie de chanter qque chose de triste, le monde qui se remplit comme une poche de sang dans un sac percé... c'est ce genre de petites trouvailles-pépites qui fait toute la différence...)

dada a dit…

je dirais exactement marlène!tu as vraiment du talent!tu sais le jr où tu publieras un recueil de nouvelles je serai la premiere à acheter ton livre!ecriture sans fioritures.très réaliste tt en etant legerement absurde voire poetique dirais-je meme.

Éric a dit…

Comme souvent, Thierry, on dirait le début d'une histoire que tu laisses en plan. Le décor est très bien planté puis, plus rien. C'est un peu frustrant...

Thierry Roquet a dit…

Merci les filles ;-))

Eric, je comprends ta frustration ;-))

Mû a dit…

Ah tu es là, tant mieux.... Co et moi, on commençait à rassembler la rançon. Avec difficulté tu t'en doutes. Co a été obligée de braquer un train et moi d'aller chanter dans les cours. Par ce temps !

Thierry Roquet a dit…

Désolé, vraiment, mais j'ai été enlevé par un gang de tractions avant qui n'avait de csse de reculer et je ne savais plus comment faire pour m'en sortir alors moi aussi j'ai dû payer de ma personne en leur laissant une jambe de bois (de grande valeur) et un ongle incarné (en papillon) ;-))

co errante a dit…

Bon, en tous cas, je t'envoie le Figaro et sa dame que j'ai braqués, entre autres. Parce que toute la France t'a attendu, paraît-il...