1 mai 2013

des progrès à faire


On se fait face
dans la pièce
à l'écart du bruit
ambiant

-Notre entreprise est en pleine expansion, on cherche 3 postes, votre profil...
etc

l'entretien se passe
cordialement
sans questions trop
embarrassantes
enfin disons que c'est
juste du réchauffé - j'ai l'habitude maintenant.

puis elle me regarde
un peu gênée :
-Excusez-moi d'être aussi directe mais comment dire...
-Oui ?
-Vous avez 45 ans... et on a la désagréable impression que vous stagnez professionnellement...
-Je suis bien d'accord avec vous.

elle ne s'attendait sans doute pas
à ce que j'aille dans son sens
aussi vite
sans montrer
aucune rebéllion
aucune honte
aucun remords

me contentant d'un sourire
sincère
qui en dit long
trop long pour elle
-Vous n'envisagez donc que des boulots alimentaires, en fin de compte ?
-Oui, c'est exact...mais ça ne m'empêche pas d'aimer ensuite - parfois - le boulot que je fais.

elle a un de ces regards
dubitatifs
qui laisse peu de chance
à l'espoir

parce que
savoir convaincre
faire sa pute
ce n'est pas donné
à tout le monde

j'ai des progrès à faire, je crois

NON
j'en suis sûr



2 commentaires:

Anonyme a dit…

faut pas faire comme dans le film 8 fois debout. n'est ce pas? le truc en fait c'est dans le monde du travail tout simplement même si c'est alimentaire dire que nous sommes passionnés par ce que nous faisons qu'on se donne corps et âmes à l'entreprise qu'on ne vit et respire que pour elle! du pipo mais malheureusement c'est comme ça. même pour quelqu'un qui ne fait que la plonge ou le ménage! j'adore ce que je fais ;-)

Thierry Roquet a dit…

Je n'ai pas fait pire que Podalydès dans le film que tu vites... mais je n'ai pas fait mieux non plus ;-)