16 mai 2013

Un tout dévasté ?


je m'installe à ma table de travail
c'est-à-dire que je fixe
l'écran de l'ordinateur
une bonne partie de la journée
(ç'a un côté un peu monomaniaque).
(et certainement aussi un aspect maladif)

je t'entends paisiblement ronfler
dans le lit
(tu n'es pas allée bosser aujourd'hui).
(tu as perdu énormément de poids ces derniers temps)

pourtant
il reste un coin de ciel bleu
au milieu des nuages
sombres
(acte de résistance voué à l'échec ?)

je lis des articles d'actualité
des faits divers
des informations sur les people
les résulats de foot
je lis les décès survenus cette année
les années précédentes sur Wikipédia
mais aussi les biographies
succinctes de poètes déjà morts
et enterrés

pourtant
il reste une chance de s'en sortir
sans sombrer
complètement
(est-ce qu'on y croit vraiment ?)

j'ai besoin d'une n-ième clope
d'un n-ième café noir sans sucre
d'apprendre à respirer convenablement
j'ai besoin de
ne plus sentir cette boule au bide
j'ai besoin de quelque chose de
constructif
de te prouver que tu
n'es pas toute seule
à surnager dans cette merde

pourtant
il n'y a bien que mes poèmes
(certains d'entre eux, tout au plus)
qui sachent
vivre au dessus du vide
(est-ce qu'ils ont un avenir ?)
(est-ce qu'ils font partie d'un tout dévasté ?).


2 commentaires:

Anonyme a dit…

solitude dans le lit quand tu es sur ton ordinateur à ruminer parfois pas tout le temps des idées noires...solitude de savoir que nous sommes tous les deux au fond du trou. je voudrais me dire que ça va passer que c'est juste une sale période à passer mais parfois ça me dépasse parfois je ne veux que dormir oublier ne pas penser. tes poèmes sont tellement criant de vérité parfois...seule seule et pourtant tu es là elle est là ils sont là toute ma famille...alors je ravale mes larmes et je dors jusqu'au matin et j'oublie la douleur des émotions du soir...

Thierry Roquet a dit…

Ton commentaire en contrepoint de mon texte. Même longueur d'ondes... Même passage à vide ;-(