23 avr. 2010

Mouais

il se lève de table
péniblement
en rotant plusieurs fois et la regardant
derrière son comptoir
à essuyer quelques verres de bière
elle semble sourire
il a laissé un petit pourboire
de quoi lui prouver sa générosité
sous les apparences hein
oui oui j'aurais pu m'casser sans rien donner
il reste un instant sur le pas
de la porte d'entrée
de la brasserie Chez Martine
les rayons du soleil lui
brûlent les yeux tandis que
le marché finit de battre son plein
pour quelques minutes encore
ça vend ça achète ça hurle
ça se bouscule ça fait mal de voir
tout ce monde
il traverse la route
marche sur les trottoirs
avec la lenteur de ceux
qui vivent à côté de leurs pompes
sans penser qu'il puisse y avoir
une flamme quelque part
à part celle du briquet
quand il allume la dernière
clope du paquet

2 commentaires:

Marlene a dit…

clap clap clap, beau petit film à la douce amertume...

Thierry Roquet a dit…

J'essaie de me remettre progressivement dans le bain de Buko (y'a encore du boulot), you know why ;-))