13 janv. 2017

C'est bien la première fois qu'une baleine...

Tu me dis de lâcher ce poème
et de descendre
pour aider à secourir
la baleine échouée
dans l'avenue
-descends vite, ils ont besoin de bras!
c'est donc ça l'agitation dehors
-Ok, j'arrive.
de toute façon mon poème
fait du surplace
j'enfile un peignoir
des claquettes
et me voilà dehors
-Maman, tu crois que c'est Moby Dick?
la gosse est curieuse
sa mère prend des photos
de la baleine
-Moby Dick c'était un livre ; là c'est la réalité, ma chérie.
nous sommes une cinquantaine
à lui porter secours
on écoute battre son cœur
oui elle vit encore
elle ouvre un œil
-On lève tous ensemble, allez! 1,2...et 3!
nous la soulevons
avec précaution
nous la posons
avec la même précaution
dans la remorque du convoi exceptionnel
qui la ramènera jusqu'à la mer la plus proche
c'est-à-dire approximativement
à 200 kilomètres d'ici
je m'éponge le front
mon voisin pose la main sur mon épaule
-c'est quand même dingue...que je lui dis.
-quoi donc ?
-la baleine, elle a dû prendre un sacré élan dans la mer pour glisser jusqu'ici.
-ne racontez pas n'importe quoi.
ah bon
puisque tout le monde
semble ne plus s'étonner de rien
je vais reprendre mon poème
et l'intituler
c'est bien la première fois
qu'une baleine de plusieurs tonnes



2 commentaires:

Dans ma tête a dit…

absurde et surréaliste en même temps... J'aime beaucoup ce texte!

Thierry Roquet a dit…

thanks my dear ;-)