18 janv. 2017

Du voisinage

Un ours polaire
attend sagement
le bus 191
à côté d’étudiantes
et
d’employés encore ensommeillés
rien de plus anodin
n'est-ce-pas
ça fait bien longtemps
que les ours polaires
n’ayant plus de banquise
où s’asseoir
sont devenus des citoyens
comme les autres
et
mangent des burgers-frites
bien gras
au déjeuner
sans se soucier
de ce que faisaient leurs ancêtres

***

Le voisin
je ne l'aime pas
et
quand il sort de chez lui
c’est pour une bonne raison
il ne peut en être autrement
il m’arrive parfois de le suivre
jusqu’à la caisse de la supérette
où il m’adresse un sourire
qui en dit long
sur sa perversité machiavélique
ce salaud à l'oeil partout
je fais semblant de ne pas l'avoir
vu
ou alors
je lui réponds par un sourire
nigaud
au retour je note dans mon journal intime :
« Le voisin - je ne l'aime vraiment pas- 
est comme tout le monde
il a des choses à cacher
et ces choses-là pourraient nous mettre en danger
j'en suis absolument sûr »
au coucher
à cause du voisin
je le déteste toujours autant
mon imagination s’emballe
je visualise des scènes
j'émets des hypothèses
je me prends au jeu
de toutes ces histoires
le concernant
et
je ne parviens plus du tout à m’endormir
un jour ça se terminera mal tout ça
très mal, je vous le dis




2 commentaires:

Dans ma tête a dit…

Pourtant notre voisin est plutôt conciliant? A moins que tu ne parles de ce mec à la boutique de téléphone et son regard malsain sans compter le serveur du resto grec d'en face? Y a des regards que tu préférais ne pas croiser...

Thierry Roquet a dit…

Je parle bien de notre voisin le plus proche... celui que tu considères conciliant... et que je ne supporte plus à présent...