8 déc. 2009

d'ou provient le grondement incessant des cascades

Attendre
Hiberner c'est ce qu'ils font
sans doute quand
le lac est gelé
il nous faut rejoindre la route
principale et quitter les abords
pierreux sombres
déserts
de ces chemins glissants
je n'ai pas vu le moindre cerf
le moindre joggeur
rien de tout ça
à peine si je distingue
à travers le brouillard
la fumée d'une masure
d'une cabane d'un château
d'une chambre en location
ce n'est peut-être que le brouillard
encore
ses lacérations ses courbures
dans les arbres
décharnés
là juste devant nous
le panneau
"baignade interdite"
clouté sur une barrière en bois
je crois bien que je nous nous
sommes
perdus j'ai
froid tu as
peur
avec en arrière fond
le bruit lourd du moteur
empêtré
dans la neige
chaque seconde en ces
lieux
nous éloigne
du désir
d'ou provenait le grondement
incessant des cascades
sous un soleil de
plomb

4 commentaires:

co errante a dit…

Woaw, quelle ambiance ! Angoissant à souhait (quelle drôle d'expression...).
Et habiles, ces mots en italiques.

dada a dit…

moi ce texte je le prends comme une métaphore sur les périodes difficiles que nous devons vivre en ce moment...le brouillard des pensées, être en hibernation car on se sent vraiment mal dans sa peau et cette idée aussi que le rayon de soleil s'eloigne de nous petit à petit...

Mû a dit…

Ambiance qui ressemble étrangement à un livre de Mankell que je viens de commencer. Tout y est, le lac gelé, la route, la masure, la voiture empétrée dans la neige, et.... deux êtres hors du désir.

Thierry Roquet a dit…

Merci Co.

Exactement ça, Dada...

Je connais pas Mankell, Mu... mais bon, c'est sûr qu'on n'est pas les seuls à avoir écrits sur un lac gelé, une voiture empêtrée, une route, une fumée etc ;-)))