25 nov. 2009

Promenoir urbain

nous sommes dans la vallée, nous sommes dans la vallée entre deux rues, l'une file vers le centre-ville, l'autre se perd dans les méandres d'autres rues, nous ne croisons personne, c'est une vallée ou il n'y a que toi, que moi, pas un arbuste, pas un oiseau

en profondeur de la vallée, à dix pas devant nous, un minuscule éclair de soleil-lune charrie d'un seul nuage une goutte de pluie et je ne sais si c'est le vent, je ne sais si c'est une caresse, ton souffle chaud, une parole sussurée, nous respirons un air si singulier, d'aucune saison, les frissons d'une présence, les particules d'un souvenir, les gestes assurés, l'attraction de l'ailleurs

nous sommes dans la vallée, nous remontons l'autre versant, à dix pas devant nous, dix pas sur le côté, nous montons vers la ville, déjà le brouhaha, déjà les bruits autour, les bruits reprennent le dessus, nous marchons la laideur, nous marchons droit devant, nous devenons la ville, quand d'un commun accord, quand cesse l'invention, notre folie, on ne se sent plus la douceur d'être là, à l'écart, traversés d'un grand vide

4 commentaires:

dada a dit…

très poetique ton texte!surtout cette idée de se retrouver loin de la ville tt seul sans bruit sans tracas.ça pourrait faire un bon début de scenario pour un film...

Thierry Roquet a dit…

c'est loin de la ville tout en étant dans la ville et ce n'est pas non plus la campagne. C'est un lieu éthéré comme il n'en existe pas.

Anonyme a dit…

Bonjour Mob,

Est-ce que tu m'autorises à publier "Promenoir urbain" sur mon blog (Bleu indigo) ? Il est beau, ce texte (sourire). Merci d'avance.

Mireille

Thierry Roquet a dit…

Avec plaisir, Mireille, avec grandplaisir (en un seul mot) ;-))