8 févr. 2010

Sous une couche inerte, l'inattendu

Un sentier improvisé dans la neige. Des traces de pas encore fraîches.
Les siennes. Perdues quelque part.
Bientôt recouvertes par d'innombrables flocons qui s'y déposent délicatement.

La nature alentour, momifiée, dégouline stalagtites, bras ballants.
Les vallées du lointain ne se différencient guère, sous l'épaisse couche de blanc.
Commes autant de visages trop vite confondus ici ou là.
Le temps s'est figé dans un livre d'images.
Qu'on peine à feuilleter.

Il a froid.
Réchauffe ses doigts gourds, soufflant sur des gants de laine. Des gants humides.
Il ne sent plus ses pieds, roides, transis. Sent que le vent se lève. Un vent terrible.
Marcher, marcher.

Un bref instant à espérer procure en lui cet amour grave et profond de la vie, autant qu'inattendu.
Sans doute parce qu'il est la survie au delà du renoncement possible.

2 commentaires:

Marlene a dit…

Dimanche on est allés se balader dans la neige, à la montagne (c'est qu'on a des montagnes enneigées pas très loin de Valence) Il y avait un brouillard à couper au couteau, donc pas un chat, on a croisé personne, y'avait pas un bruit, c'était magique. Bordel qu'est-ce que c'était bon !!!
Bref, ce texte me replonge direct dans l'état d'esprit ou j'étais à ce moment. Merci, donc :-)

Thierry Roquet a dit…

Ah que oui, ça devait être magique, un moment suspendu dans le silence environnant. Beau, ennivrant et angoissant à la fois, non?
J'aimerais qu'il y ait des montagnes à Paris, qui ne soient pas que des montagnes russes ;-))

Bises !